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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 08:05

Ce qu’il y a de plus terrifiant dans ces attentats, c’est de constater que des experts sérieux comme Marc Trevidic ont tiré la sonnette d’alarme, mais à part les sempiternels coups de menton de nos politiques , la seule réponse de la France aux attentats de janvier aura été beaucoup de parlotte, et hélas, aucune réflexion sur la manière de réagir à ces attentats « une fois qu’ils seraient arrivés ».

Pourtant, après les attentats de janvier, il y avait plusieurs conclusions alarmantes qui auraient dû trouver une réponse. La première : comment des terroristes pouvaient opérer un massacre en plein cœur de Paris, et après s’échapper tranquillement sans qu’aucun obstacle ne les en empêche ? On voit ce 18 novembre que de toute évidence, cette question est restée sans réponse, et qu’il est toujours aussi facile pour ces terroristes d’opérer un massacre, puis de partir « tranquillement » pour le suivant. Le pire est que les attentats de vendredi soir se sont produits exactement dans le même quartier que les attentats de janvier, à savoir à proximité immédiate de la rédaction de Charlie, et à proximité immédiate de l’HyperCasher !

Sur cette question, il semble évident que si on ne peut empêcher le premier attentat de par l’imprévisibilité du lieu visé, tout devrait être fait dans les secondes qui suivent son début pour qu’une équipe d’intervention arrive le plus vite possible sur place, et que la fuite des terroristes soit entravée par des barrages montés en un temps record. S’agissant du raccourcissement du temps d’intervention des équipes anti-terroristes, et comme les bombardements de la seconde guerre mondiale étaient anticipés via une alerte incitant les civils à se mettre aux abris, il est assez consternant de constater qu’il n’existe toujours pas à ce jour de moyen pour quiconque de signaler immédiatement un attentat et pire, un moyen pour le ministère de l’Intérieur d’informer les lieux à risques, de l’actuel déroulement d’attentats, et la possibilité que les terroristes puissent se diriger vers ces lieux. Ainsi, en 2015, et malgré les moyens modernes qui pourraient être mis en œuvre, la seule manière de prévenir les forces de sécurité est la même que depuis un siècle : téléphoner, et tomber sur le standard saturé de Police Secours, et perdre un temps vital avant d’obtenir enfin un opérateur.

Pourtant, des solutions simples existent : les autorités compétentes peuvent parfaitement créer une application permettant de signaler en moins de 5 secondes la survenue d’un crime ou d’un attentat, et cette même application pourrait permettre d’avertir toute personne à proximité de manière à ce qu’elle puisse se mettre à l’abri, et si elle est responsable d’un lieu recevant le public, organiser une évacuation d’urgence. Un spectateur du Bataclan disait qu’il devait sa survie au fait qu’en plein concert, lorsque son téléphone s’est mis à vibrer frénétiquement, et que bien que souhaitant profiter du spectacle sans le consulter, la curiosité l’a emporté, et c’est ainsi qu’il a été averti des fusillades à proximité du Bataclan, et qu’il a immédiatement compris qu’il fallait se mettre à l’abri quand les terroristes sont arrivés dans la salle. Combien d’autres vies auraient pu être sauvées si un système d’alerte avait été mis en place ?

Mais le plus dramatique reste pour moi qu’en plein Paris, les tireurs aient pu se déplacer aussi facilement d’un lieu à un autre, comme pendant les attentats Charlie. Où étaient donc les policiers les plus proches ? Ils ne sont bien sûr pas responsables, mais celui qui les organise, celui-là n’est-il pas responsable ?

Un autre grave point : les explosifs volés sur un site militaire près de Marseille en juillet ont-ils été utilisés sur les attentats de vendredi soir ? On ne le saura probablement jamais, mais il reste grave 1° que ces explosifs aient pu êtres volés aussi « facilement » et surtout, 2° que l’on ait perdu leur trace depuis juillet, moment du vol. Comment peut-on dire que l’on fait tout contre le terrorisme et laisser une chose pareille se produire ? Ces explosifs n’ont pas été volés avant les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hypercacher, ou même de Merad : ils l’ont été après, ce qui rend d’autant plus sceptique.

Bref, il est désespérant de savoir que l’on savait que cela allait arriver, mais que de toute évidence et contrairement aux affirmations, rien d’efficace n’a été fait pour sinon empêcher, du moins savoir réagir à de pareilles attaques. À ceux qui m’objecteront que l’heure n’est pas aux critiques mais au recueillement, je dirais que certes, mais qu’il est à craindre que les cinglés de vendredi soir seront suivis par d’autres qui eux n’auront cure de respecter un tel délai. Au contraire, nous n’avons perdu que beaucoup trop de temps.

Nous le payons au prix le plus abominable aujourd’hui.

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