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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 13:45

FN et Islamisme : deux preuves de l’échec à transmettre les valeurs de la république.

Entre les attentats du 13 novembre et le vote aux régionales, ce sont deux échecs majeurs que connaît l’Éducation nationale : celui de l’incapacité à former des républicains et à former la jeunesse. Les deux événements ne sont pas à mettre sur le même plan, bien sûr, mais ils témoignent tous deux de la faillite d’une institution qui tourne désormais dans le vide. Mi-novembre, la France constatait que de jeunes Français âgés d’une vingtaine d’années, qui avaient donc passé entre 10 et 13 ans sur les bancs de l’école, recevant en partage le lait républicain de la laïcité, de l’égalité et du vivre-ensemble, avaient sombré dans l’islamisme, se formant au djihad et attaquant des jeunes du même âge qu’eux ; qu’ils avaient peut-être même côtoyés à l’école. C’est, incontestablement, un échec de l’école républicaine, telle qu’elle se pense, et telle qu’elle s’imagine, dans ses fonctions de formation des consciences.

Deuxième échec, le vote aux élections régionales. Les votants ont accordé un large suffrage au FN ; or, les enquêtes d’opinion le démontrent, les jeunes votent en grande partie pour ce mouvement. Déjà, lors de la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait capté davantage de voix des jeunes (18-25 ans) que François Hollande. Voilà donc de frais émoulus citoyens qui, pendant au moins dix ans, ont eu des professeurs dont l’orientation idéologique allait, sauf exception, de la gauche à l’extrême-gauche, qui leur ont répété ad nauseam que le FN était le diable, qu’il menaçait les valeurs de la République, qu’il abîmait la France, et qui, sitôt leur carte d’électeur en main, votent pour ce parti qu’on leur a enjoint de détester. Les professeurs qui s’imaginent encore en hussard noir de la République devraient prendre cela pour un échec personnel. Si les résultats au bac augmentent, si les programmes sont appliqués avec rigueur, l’Éducation nationale échoue dans son rôle principal, qui consiste à produire des républicains. La personne qui occupe le ministère actuellement devrait s’en préoccuper grandement.

Il y a trois façons d’interpréter ce vote si contraire à tout le formatage que les élèves ont reçu. Certains pourront y voir un acte de rébellion contre l’autorité et une transgression de l’interdit, si plaisant quand on est jeune. D’autres pourront se demander si le vide des programmes et le nihilisme culturel qu’on leur dispense ne rend pas ces citoyens vulnérables aux discours populistes. D’autre encore pourront interpréter cela comme un acte de revanche contre des politiques qui ont refusé que l’école soit le lieu de la transmission des savoirs et de la formation de l’esprit. Quel crédit accorder aux hommes politiques de droite et de gauche qui se satisfont de la déliquescence de l’école et qui n’ont, comme ultime solution, que les plans numériques à la bouche et la pédagogie inversée ? Des jeunes tuent politiquement ceux qui ont voulu les tuer culturellement.

Le suicide de la jeunesse

Troisième échec de l’Éducation nationale, le nombre très élevé de suicides chez les jeunes. D’après les statistiques du ministère de la Santé, c’est la première cause de mortalité dans cette catégorie d’âge. C’est probablement ce qu’il y a de plus inquiétant pour l’avenir du pays et la survie de la nation. Le même ministère explique clairement, sur sa page internet consacrée aux suicides chez les Français, que ceux-ci tuent trois fois plus que les accidents de la route. Un chiffre impressionnant qui amène alors à se demander pourquoi le gouvernement met tant de moyens à lutter contre la violence routière, et quasiment aucun à empêcher les suicides. De même, comment croire que l’Éducation nationale n’a pas une part de responsabilité dans ce suicide de la jeunesse.

Un nihilisme dévastateur

Si les attentats du 13 novembre et les élections régionales ne sont pas à situer sur le même plan, ils ont en revanche un élément en commun : celui de s’inscrire dans une séquence de dévoilement de la faillite de l’école républicaine. Puisque la fonction première de celle-ci n’est pas de transmettre des savoirs ni de former des intelligences mais de diffuser une idéologie chez ses élèves (l’école comme séminaire de la république disait Gambetta), alors nous constatons que celle-ci a échoué dans ce rôle. Le nihilisme qu’elle inculque et qu’elle produit amène là-bas à se perdre dans le djihadisme, ici à se fourvoyer dans l’extrémisme et là à se tuer par le suicide. Des raisons supplémentaires d’en finir avec ce système en rétablissant la liberté scolaire et en favorisant les écoles libres.

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27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 17:36

L’état d’urgence, loi d’exception décrétée après les attentats du 13 novembre, a engendré « un certain nombre de dérives », a dénoncé le Défenseur des droits Jacques Toubon sur France 2.

Selon Jacques Toubon, « au fur et à mesure, on va s’apercevoir qu’il y a un certain nombre de cas dans lesquels les mesures de restriction de liberté qui ont été prises ont été excessives ».

Rappelons que l’état d’urgence est une forme d’état d’exception qui restreint les libertés. Il « confère aux autorités civiles, dans l’aire géographique à laquelle il s’applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes ». Il dessaisit la justice de certaines de ces prérogatives. Contrairement à l’état de siège, il n’implique pas les forces armées.

Autrement dit, l’action de la police est simplifiée, par l’absence de nécessité de contrôle d’un juge.

Mieux : le Conseil Constitutionnel, oui, le Conseil Constitutionnel, l’autorité qui ne se situe au sommet d’aucune hiérarchie de tribunaux, ni judiciaires ni administratifs, et qui est chargé de l’étude de la conformité à la Constitution des lois et de certains règlements dont il est saisi, vient de valider une des applications parmi les plus controversées de l’état d’urgence, les assignations à résidence de militants politiques, écologistes en l’occurrence.

Rappelons que, parce qu’ils pouvaient représenter une menace pour la COP 21 en raison de leur opposition aux idées du gouvernement, des personnes ont donc été forcées de rester chez elles et d’aller pointer au commissariat trois fois par jour.

Mais, direz-vous, qu’est-ce que tout cela peut bien faire ? Après tout, les attentats du 13 novembre ont bien existé. Il y a bien un terrorisme djihadiste contre lequel il faut lutter. Et, si les juges du Conseil Constitutionnel estiment qu’une assignation à résidence ne constitue pas « une atteinte disproportionnée à la liberté d’aller et venir », ne restons-nous pas dans le cadre d’un État de droit ?

Il y a quand même quelques problèmes liés à cette situation.

La gauche socialiste et écologiste française adopte le langage de George W. Bush

Le premier des problèmes, le moins grave pourrait-on dire, est lié au décalage entre les raisons pour lesquelles Hollande a été élu président en 2012, et son positionnement politique actuel. Hollande n’a-t-il pas gagné contre Sarkozy notamment parce que ce dernier, avec la Loppsi, Hadopi, l’admiration pour W. Bush ou les bavures policières, semblait être une menace pour la démocratie ? Comment, aujourd’hui, Hollande peut-il, rétrospectivement, nous expliquer que lui protège les valeurs françaises là où son prédécesseur les bafouait ? Qui a adopté la Loi de Programmation Militaire liberticide ? La Loi Renseignement ? Qui a maintenu les extensions au secret défense créées sous Sarkozy ? Qui lance la France dans des expéditions militaires punitives ? Autrement dit, Hollande ne rend-il pas hommage à ceux dont il disait se défier ?

La lutte anti terroriste nous fait faire n’importe quoi

Depuis le 13 novembre, le plan Vigipirate, en vigueur depuis 1991, est encore renforcé, et des mesures de sécurité sont en vigueur partout sur le territoire, notamment dans les commerces ou dans les transports en commun.

Logiquement, chacun se dit qu’il faut bien faire quelque chose. Mais faut-il faire des choses coûteuses et illogiques, comme l’installation de portiques de sécurité sur les quais d’accès au Thalys, dans le seul but de faire de l’affichage politique? La SNCF va dépenser 5 millions d’euros par an pour mal sécuriser les deux quais de départ du Thalys. « C’est une dépense politique inutile, imposée par Ségolène Royal, qui contrevient à l’esprit du Thalys, le train de la liberté de circuler dans la zone Schengen, et que personne, bien sûr, n’a le droit de contester »


Faut-il étendre les portiques de sécurité à… par BFMTV

Juste une question pratique : est-ce que vous pensez que les gardes, armés, de Royal, Hollande et des autres, passeront, eux, au détecteur de métal sous les portiques de sécurité ?

L’état d’urgence de 3 mois, ce n’est que le début

Le 17 novembre, on nous a dit que l’état d’urgence durerait trois mois.

Aujourd’hui, non seulement la révision constitutionnelle pourrait permettre de pérenniser cet état de fait, mais de plus, la garde des sceaux, Christiane Taubira, veut autoriser les perquisitions de nuit hors de l’état d’urgence. Autrement dit, le retour à la normale, c’est à dire à la situation antérieure, ne semble pas au programme.

Mais, qu’est-ce que des portiques de sécurité ou des perquisitions de nuit peuvent faire, si on a rien à se reprocher ?

Admettons que les bavures liées aux perquisitions faites dans le cadre de l’état d’urgence n’en soient pas. Après tout, pour le moment, seuls des radicaux proches des islamistes semblent se plaindre.

Simplement, on sait ce qu’il advient. D’abord les locaux de l’ONG controversée Baraka City, pro palestinienne, ensuite de simples femmes voilées que les policiers, selon leurs dires, auraient insulté et tripoté (allô les féministes de gauche, vous êtes où ?)

Ne serait-il pas temps de relire le poème de Niemoller et de se dire que, si la France n’est pas le régime national socialiste de l’Allemagne des années 1930, le meilleur moyen pour que nous ne le devenions pas réside précisément dans la fermeté sur les principes et valeurs ?

À droite non plus, nous n’entendons rien. Pourtant nous savons, depuis la Manif pour Tous, que la police n’est pas forcément l’amie du peuple.

Ne nous laissons pas avoir par la diversion de la déchéance de nationalité, même s’il est un peu hallucinant que Christiane Taubira aille en discuter en Algérie avant de venir s’expliquer dans les médias nationaux. Oublions même le fait qu’il s’agit d’une mesure que le Parti Socialiste présentait comme étant d’extrême droite, il y a quelques années seulement.

Le fait est que l’essentiel de l’état d’urgence est validé et que la France est donc devenue un régime d’exception, dans lequel la séparation des pouvoirs est devenue une référence théorique. Ne lit-on pas des nouvelles du type le gouvernement va légiférer ?

Quand ils sont venus chercher...

Quand ils sont venus chercher les Socialistes, je n'ai …

Rien dit

Parce que je n'étais pas Socialiste

Alors ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n'ai…

Rien dit

Parce que je n'étais pas syndicaliste

Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai…

Rien dit

Parce que je n’étais pas juif

Enfin ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.

Pasteur Martin NIEMOLLER
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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 14:07

Après les régionales, peut-on espérer un changement de la part des parlementaires ? Oseront-ils interpeller le gouvernement ?

Incroyable classe politique, et plus encore, incroyable Manuel Valls ! À croire que Le Guépard est son film préféré. Tout changer pour que rien ne change, ou l’inverse, on ne sait plus très bien. Pourtant, c’est Titanic qui devrait tourner en boucle sur les laptops des députés et ministres de notre pays. En effet, rappelons quand même, pour ne citer qu’un exemple, que les fonctionnaires français sont payés à crédit depuis le 15 septembre.

Quant à la réponse au message que les Français ont envoyé, manifestement, il n’a pas été compris. Certes, les Français reprochent à Hollande ses échecs. Mais il est évident que la question identitaire devient plus qu’importante, et que, manifestement, le FN est le seul à y apporter une réponse. Cela, ça gêne les Républicains, qui ne veulent pas être accusés de courir après l’extrême-droite, mais aussi le PS, qui sait bien que le nationalisme est le pendant logique du socialisme.

Mais au-delà même des grands débats philosophiques, il demeure quand même un pays à gérer, et si possible à maintenir au sein du camp des démocraties (séparation des pouvoirs, respect des Droits de l’Homme, protection de l’individu).

Alors, à l’occasion des questions au gouvernement (QAG), les députés, à défaut de demander au gouvernement s’il compte écouter les Français, vont-ils au moins rappeler à l’exécutif que la République doit rester démocratique ? Vont-ils poser les questions suivantes au gouvernement ?

Question au Premier ministre, Manuel Valls
Monsieur le Premier Ministre, il y a un peu plus d’un an, votre prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, avait présenté sa démission suite à la défaite du Parti Socialiste aux élections municipales. Cette fois ci, le Parti Socialiste est parti d’une quasi-hégémonie au niveau de la présidence des conseils régionaux à un score ramené à 50% des conseils régionaux présidés. Monsieur le Premier Ministre : allez-vous présenter votre démission ?

Question au Secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen
Monsieur le Ministre, la situation est inquiétante. L’indice de légitimité des élus est au plus bas pour la plupart des nouveaux présidents de régions. À titre d’information, l’indice de légitimité des élus se calcule en divisant le nombre de voix obtenues au premier tour par le nombre d’inscrits sur les listes électorales. On constate notamment que le mode de scrutin, à deux tours, ne renforce pas la légitimité des élus. Or, le président Hollande avait proposé la proportionnelle. Qu’en est-il, Monsieur le Ministre, de ce projet ? Et si vous tenez absolument à conserver le principe majoritaire, pourquoi ne pas adopter le principe britannique de scrutins à un tour, le vainqueur étant celui qui est arrivé en tête ? Les Français n’adhèrent plus, Monsieur le Ministre !

Question au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian Monsieur le Ministre, les Français se souviennent d’un certain « Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche »Estimez-vous, Monsieur le Ministre, que la gestion des armées au Mali, au Liban, au large de l’État Islamique en Irak et au Levant, au Tchad, dans l’Océan Indien soit un job à mi-temps ? Ou bien dites-vous aux Bretons qu’ils sont tellement acquis au PS qu’ils ne méritent pas plus d’attention que cela ? Quel mandat allez-vous abandonner ? Le ministère de la Défense, dont vous refuser d’assumer le déménagement à Balard, ou la Bretagne ?

Question à la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu
Madame la Ministre, on croit rêver ! Comment votre gouvernement, et vous même osez parler, de temps en temps, d’austérité ? N’apprend-on pas, aujourd’hui même, que la fonction publique a continué à recruter en 2014, plus de 40 000 fonctionnaires ?

Où est l’austérité, dans ce contexte ? Et comment votre gouvernement ose t-il affirmer aux Français qu’il y aura une pause fiscale ? C’est strictement impossible, étant donné qu’il faudra bien payer tous ces fonctionnaires. Madame la Ministre, quand est-ce que le gouvernement cessera de se moquer des contribuables ?

Question au Secrétaire d’État aux Affaires européennes, Harlem Désir
Monsieur le Ministre, Guy Verhofstadt, président du groupe de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) au Parlement européen, pose la question suivante : pourquoi tant de Français sont persuadés que l’Union européenne est une machine de guerre contre la France, le cheval de Troie du capitalisme mondialisé, une passoire ouverte à toute la misère du monde, une bureaucratie irresponsable bradant les intérêts des États ?

Guy Verhofstadt explicite : la classe politique française, qui a signé et ratifié tous les traités européens, n’en assume aucune des conséquences, bonnes ou mauvaises. Monsieur le Ministre, Quand allez-vous cesser d’accuser l’Europe de mille maux quand la France s’évertue à jouer cavalier seul la plupart du temps ?

Question au Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve
Monsieur le Ministre, l’état d’urgence est accompagné de dérives intolérables. Or, votre gouvernement se félicite d’avoir su, à l’occasion des élections régionales, repousser le risque extrémiste. Veuillez excuser les Français, Monsieur le Ministre, de demander à ce qu’on repousse le danger extrémiste y compris quand le gouvernement est socialiste, et non pas uniquement national socialiste.

Vous vous déclarez, Monsieur le Ministre, républicain. Allez-vous également vous déclarer démocrate ? Allez-vous, Monsieur le Ministre, mettre fin à ce régime d’exception qu’est l’état d’urgence, régime d’exception qui ne peut pas faire l’objet de recours devant la justice ? Allez-vous, Monsieur le Ministre, écouter la ligue des droits de l’homme

Question au Ministre des Finances, Michel Sapin
Monsieur le Ministre, vous qui travaillez sur le dossier de la fraude fiscale, pouvez-vous nous donner des nouvelles de Jérôme Cahuzac ? Comment va-t-il ? Perçoit-il toujours de l’argent public ? Avez-vous, en tant que ministre des Finances, porté plainte contre lui en vous portant partie civile ? Avez-vous suggéré une comparution immédiate avec menottage en pleine nuit, défonçage de porte à coup de bélier, tutoiement et insultes ?

Question au ministre de l’Emploi, Myriam El Khomri
Madame la Ministre, les Français sont ravis de voir que Manuel Valls va enfin tenter de mettre en œuvre la promesse du président Hollande, inverser la courbe du chômage. Mais fallait-il attendre que le FN atteigne ses chiffres les plus élevés pour s’atteler à la tâche ?

Les élections sont passées. Il ne se passera plus rien d’ici aux présidentielles. Enfin, plus rien, c’est une façon de parler. Dépense publique toujours plus importante, libertés toujours plus restreintes (de la restriction de l’usage de l’argent liquide à la surveillance généralisée), sans parler de la communication Potemkine, attendez-vous à un déluge d’ici à 2017 ! À moins que, miracle, les députés décident de devenir enfin un contrepoids à l’exécutif hors de contrôle ?

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 07:47

Voilà, les élections régionales, c’est terminé, et il était temps. Les scories de cette foire d’empoigne ridicule vont continuer encore quelques jours, puis seront effacées par les fêtes qui seront, à leur tour, oubliées grâce à l’un ou l’autre événement médiatique, depuis un nouvel attentat jusqu’à l’accident catastrophique en passant par une parole malheureuse de politicien en mal de buzz. Mais avant d’en finir, terminons sur quelques constats…

… En commençant bien sûr par l’abstention. On pourra s’amuser que certains relient sa baisse depuis le premier tour à la romance de la « contre-performance » du FN, sans noter cependant qu’elle est encore élevée (41% quand même) et ce malgré la tension palpable chez les politiciens et les journalistes français et en oubliant que le FN a malgré tout engrangé des voix entre premier et second tour, pour faire un score supérieur à celui du premier tour des présidentielles 2012 (qui était un record), et alors même que la participation à ces dernières était bien supérieure. Autrement dit, l’électeur FN n’est pas fondamentalement plus ou moins mobilisé que les autres.

D’autre part, difficile de passer à côté de l’éléphant dans le salon : finalement, le Front National est bien présent partout, s’agite et montre son tempérament partout où il le peut et… n’arrive que fort mal à concrétiser cette belle moisson de voix.

Oh, certes, on peut et on doit même tempérer en rappelant que les régionales sont des élections à la proportionnelle ce qui veut dire que, malgré tout, les conseils de plusieurs régions auront des élus frontistes (qui, au passage, pourront douillettement cumuler leur mandat, comme dans d’autres partis, avec celui d’une localité ou de l’Assemblée nationale) et cela veut aussi dire que deux régions n’auront aucun élu PS à leur conseil.

Mais ce déficit évident de la représentation FN dans les présidences de régions entraîne malgré tout trois constats.

  1. Tous les compromis sont possibles

Cette élection a, comme les précédentes, montré une fois encore que les deux camps « traditionnels » sont prêts à absolument tous les arrangements, toutes les combines, toutes les bidouilles pour conserver le pouvoir.

En fait, ces magouilles éhontées prouvent la panique des perdants d’être confrontés à la perte de leur poste, de leurs avantages et de leurs prébendes, et à la terreur de voir leurs petites affaires entre les mains d’un parti qui ne leur fera aucun cadeau. En effet, l’alternance gauche/droite a ceci de moelleux que les deux se côtoient maintenant depuis des lustres et ont appris à se laisser des marges de manœuvre pour éviter de désagréables moments. L’arrivée du FN oblige à tous les doubles-saltos arrière carpés pour éviter qu’ils ne découvrent le pot-aux-roses. Car même si on se doute bien que les nouveaux arrivants feront, in fine, la même chose, nettoyer les magouilles des prédécesseurs serait à la fois simple et électoralement juteux…

2. Une réforme territoriale purement politicienne

En outre, cette panique montre en creux que la réforme territoriale a été menée dans un but exclusivement politique, et construite du seul point de vue de François Hollande, et pas du tout ni dans l’intérêt des Français, ni même dans l’intérêt des barons de gauche dans ces régions (ou de droite, a fortiori), dont l’actuel président n’a absolument rien à faire.

En créant ainsi la peur du Front National, ressassée à l’envi par un Valls qui surjouait la panique, il s’assure en effet une réélection dans un fauteuil en 2017 en écrasant toute la dissidence qui pourrait s’installer. Oh, bien sûr, il pourrait y avoir un candidat vert ou un candidat de l’extrême-gauche. Mais à ce point d’affolement dans les rangs de la gauche au sens large, on comprend qu’il n’y aura plus que des petits arrangements entre eux et tout, absolument tout sera fait pour ne pas revivre comme au premier tour de ces régionales le risque de se prendre une nouvelle douche froide, qui, aux présidentielles, leur serait cette fois fatale.

3. Une victoire à la Pyrrhus

Comme noté plus haut, le FN concrétise mal, certes, mais avec un nombre de voix qu’aucun des autres grands partis ne peut prétendre rassembler. Si le FN peine tant, c’est seulement parce que les deux autres partis jouent l’obstruction, s’allient dans une coucherie improbable et non parce que, subitement, les électeurs en viendraient à être d’accord avec eux. Autrement dit, encore une fois, les gens n’ont absolument pas voté pour les aigrefins en place ou en passe de ravir la majorité, mais exclusivement contre le troisième larron. Même lorsqu’ils s’assemblent dans un improbable galimatias LR+EELV+FG+PS+UDI+MODEM, ils font à peu près jeu égal avec un Front National seul, sans alliés et que tous les médias conspuent.

En définitive, la « victoire » des partis traditionnels est en réalité parfaitement catastrophique à tous les niveaux.

Le Parti Socialiste laisse pas mal de plumes en perdant des douzaines de postes d’élus et les moyens financiers afférents, et deux régions où il ne sera plus présent du tout.

Quand la droite gagne, elle n’y parvient finalement que grâce au désistement de la gauche. C’est une pénible victoire peu glorieuse dont elle aura grand tort de se revendiquer.

Et pire que tout, le Front National peut continuer à se poser en victime du « système ». Ne pouvant toujours pas prouver ce qu’il vaut, il peut toujours prétendre à la virginité et à l’efficacité que ses petites réussites locales (très limitées) ne permettent absolument pas d’étayer. Autrement dit, cette élection, non contente d’avoir montré l’inanité des positions de la droite et de la gauche, continue à asseoir progressivement la légitimité du FN, et à le poser comme réelle opposition (la droite ne pouvant même plus prétendre à ce titre).

Enfin, Mr le Président a joué un jeu particulièrement dangereux, non pas directement contre la droite ou le Front National, et même pas contre son propre parti, mais bien contre les électeurs eux-mêmes. Pour le moment, bien joué, tout se déroule comme vous voulez. Mais attention au retour de bâton, qui arrivera inévitablement, ne venez pas vous plaindre, ni même parler de ………………

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 13:24

Devant les résultats du second tour beaucoup brocardent la défaite du Front National, première force politique au premier tour, mais qui ne remporte aucune région Une analyse volumétrique des résultats conduit à nuancer très fortement cette perspective, jusqu’à se demander si le Front National n’est pas le grand vainqueur du scrutin.

Une poussée du FN partout au second tour

Une comparaison, région par région, des résultats entre le premier et le second tour, montre que le FN n’a pas souffert d’une augmentation de la participation au vote, bien au contraire. Partout, le nombre de voix remportées par le Front National a augmenté.

Ainsi, dans le Nord, Marine Le Pen a gagné 100.000 voix, soit la moitié des nouveaux votants au second tour. Dans le Grand Est, Florian Philippot a gagné 150.000 voix, soit 40% des nouveaux votants. Dans le Sud-Est, Marion Maréchal-Le Pen a gagné 70.000 voix, alors que le nombre de votants a globalement stagné. Dans le Midi, Louis Aliot gagne 150.000 voix, soit, là encore, la moitié des nouveaux votants.

Autrement dit, l’augmentation du taux de participation n’est pas due, comme par le passé, à des électeurs « traditionnels » qui se sont déplacés pour faire barrage au Front National. Les résultats montrent que partout le parti d’extrême droite en « a sous la pédale » et dispose d’un réservoir de sympathie qui déborde le score qu’il a réalisé dimanche dernier, et probablement ce dimanche.

Le naufrage des partis de gouvernement

Logiquement, cette incontestable dynamique électorale affaiblit la légitimité des présidents élus, y compris grâce à un front républicain.

Ainsi, dans le Nord, Xavier Bertrand est élu grâce à 32,5% des inscrits. L’appel de la gauche en sa faveur ne lui vaut donc pas plus d’un suffrage sur trois électeurs… En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Philippe Richert fait pire avec 27% des inscrits. Dans le Rhône, Laurent Wauquiez n’en représente pas 23%. En Bourgogne, l’inconnue Marie-Guite Dufay en représente moins de 21%. Dans le Val-de-Loire, le socialiste Bonneau en représente tout juste 20%. Dans le Midi, l’addition des voix de Carole Delga et de Dominique Reynié n’atteint pas les 39%.

Une mention toute particulière revient à Christian Estrosi qui atteint péniblement les 30% des inscrits. Dans une région qui brille par sa faible inclination pour la gauche, et alors même que la gauche s’était désistée en sa faveur, ce proche de Nicolas Sarkozy découvre tout à coup son extrême faiblesse électorale.

L’effet 2002 est bien mort

On se souvient que, le 21 avril 2002, la défaite de Lionel Jospin au premier tour des présidentielles avait produit un électro-choc dans l’opinion grâce auquel Jacques Chirac avait été largement réélu. Le même phénomène ne s’est manifestement pas reproduit en 2015 : la stratégie de front républicain n’a guère permis aux candidats de l’union de réaliser des scores importants.

C’est un événement politique majeur. À l’approche de 2017, il est évident que le candidat qui affronterait Marine Le Pen au second tour des présidentielles, si cette configuration devait se présenter, ne bénéficierait pas forcément d’un report massif des voix « républicaines » et devrait mener une campagne beaucoup plus dure que Jacques Chirac en son temps.

Cette donnée est particulièrement vraie pour un candidat de gauche, dont il n’est pas évident qu’il se présenterait en bonne posture face aux électeurs.

Vers une ligue du Nord ?

Reste que la France est désormais clairement divisée entre le sud de la Loire, où la gauche est globalement majoritaire, et le Nord et l’Est de la Loire, où la droite et l’extrême droite effectuent d’importantes percées. Cette césure n’est pas indifférente à l’effet « banane bleue » européenne. Les régions qui sont incluses dans le périmètre de prospérité européenne inclinent à droite, alors que les zones les plus étrangères à cet effet balancent à gauche.

Le phénomène risque de s’accentuer dans les années futures. Il témoigne de la virulence des érosions dont souffrent les logiques de solidarité dans un espace de plus en plus concurrentiel.

On observera avec attention l’impact de cette logique centrifuge sur la cohésion française dans les mois à venir.

Vers une victimisation du FN

À cette segmentation géographique s’ajoute un effet à retardement qui pourrait déstabiliser le paysage politique français. Le fait que le FN soit la première force politique en France aujourd’hui et qu’il ne décroche aucune région, notamment du fait des désistements, nourrit forcément le sentiment qu’il existe une collusion entre les partis du gouvernement pour éviter tout renouvellement politique. Pour les partis de gouvernement, cette donnée risque de se révéler très dangereuse. Elle sonne en effet comme un ultime avertissement : si ces partis ne parviennent pas à changer la donne, ils risquent de perdre fortement en crédibilité, en donnant le sentiment de s’unir pour conserver leurs avantages sans se soucier de l’intérêt général.

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 09:31

À 24 heures du second tour des élections régionales, une sorte de consensus semble habiller tracts et éléments de langage des différents candidats : la réforme territoriale aurait renforcé en profondeur le rôle des régions, aux compétences et au périmètre élargis. Pourtant, un regard au microscope des deux volets de la réforme de l’exécutif invite à beaucoup plus de nuances et de modestie. Décryptage.

La gauche a tricoté en 2015 ce qu’elle avait décousu en 2010

Pour mieux poser le décor, rappelons tout d’abord que la réforme territoriale, sortie du chapeau du président de la République au printemps 2014, ne faisait pas partie des soixante engagements de campagne du candidat socialiste en 2012. Rappelons également que la droite avait elle aussi dès 2010 engagé une réforme du millefeuille administratif en rationalisant le nombre d’élus locaux, via la création du « conseiller territorial », ainsi qu’en renforçant notamment le poids des intercommunalités. À cette époque, vent debout, la gauche s’y était farouchement opposée s’évertuant, avec plus ou moins de succès, à délester le projet de loi de ses dispositions les plus novatrices. Ironie du sort, parmi les députés qui avaient alors saisi le Conseil constitutionnel à la suite de l’adoption du texte figuraient notamment François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Marylise Lebranchu ou encore André Vallini, aujourd’hui mus en avocats du « big-bang territorial », et ce alors même que la loi NOTRe votée en juillet dernier épouse – sans vergogne aucune – l’esprit de la loi du 16 décembre 2010 du gouvernement Fillon. Souhaitant préserver son important vivier d’élus locaux sans dégraisser d’un iota le mammouth territorial français unique en Europe, la gauche d’alors avait donné le sentiment insidieux de respecter à la lettre l’adage prêté à François Mitterrand : « dans l’opposition, toujours s’opposer ».

Ce faisant, à travers les deux volets de « sa » réforme territoriale, la gauche, de nouveau aux responsabilités, a tricoté en 2015 ce qu’elle s’était entêtée à découdre maille par maille en 2010. Une attitude confinant à la schizophrénie, sinon au cynisme le plus vil. Par-delà cette mise au point, force est de constater que la réforme territoriale annoncée avec tambour et trompettes par François Hollande n’a in fine pas résisté aux charivaris parlementaires ni au puissant lobbying des élus locaux, de droite comme de gauche. Surtout, à contre-courant de la doxa médiatique et politique ambiante, les régions ne semblent pas renforcées mais au contraire fragilisées par la réforme, encalminées dans un épais brouillard juridique. Au flou, la loi NOTRe n’aura finalement ajouté que de l’opacité.

Des régions plus affaiblies que renforcées

Proclamées grandes gagnantes du redéploiement des compétences des collectivités, les régions apparaissent en effet, en soulevant le tapis législatif, dans une situation relativement inconfortable. Certes plus grandes (passées de 22 à 13 sur le territoire métropolitain), la loi ne les a en revanche dotées d’aucun levier fiscal supplémentaire susceptible d’asseoir définitivement leur autonomie budgétaire et donc politique. En guise de lot de consolation, seule la CVAE (cotisation valeur ajoutée des entreprises) devrait passer de 25% à 50% à l’horizon 2017, et ce selon le bon vouloir du gouvernement (qui en a fait l’annonce en juin dernier pour mieux cajoler l’Association des régions de France), c’est-à-dire sans que cette hausse ne soit définitivement gravée dans le marbre législatif. Les promesses n’engageant que ceux qui les écoutent, la pérennité de cette rentrée fiscale sera donc, chaque année, soumise à d’âpres discussions opposant les orthodoxes gardiens du temple de Bercy aux nouveaux édiles de Conseils régionaux proches de la banqueroute. Dans une pure tradition jacobine et face à la forte réduction des dotations aux collectivités, les régions demeureront dès lors sous l’étroite tutelle financière de la « main visible de l’État ». Aux oubliettes donc le nouvel acte de décentralisation, crucifié sur l’autel d’une vision figée et sépia de la régionalisation made in France.

De l’autre côté de l’étau se tiennent les métropoles avec lesquelles les régions devront partager le développement économique. Alors qu’elle fait de ces dernières le chef d’orchestre en la matière, la loi NOTRe offre en parallèle la possibilité aux métropoles – nouvelle couche du millefeuille administratif – de jouer leur partition économique en solistes, se bornant uniquement à prendre en compte dans leurs orientations stratégiques le « schéma régional ». Un maelström qui laisse augurer bien des fausses notes entre ces deux collectivités qui, à rebours du vœu (pieux) exprimé par le législateur, seront sans nul doute dans la pratique moins duettistes que rivales. Le concert territorial, quant à lui, tiendra dès lors davantage de la cacophonie. D’autant plus qu’aux métropoles s’ajoutent les municipalités et les intercommunalités, autorisées elles-aussi – dans le cadre d’une convention passée avec le Conseil régional – à accorder des aides directes aux entreprises. Au final, seul le département, sauvé in extremis par la navette parlementaire, se trouve pleinement dépossédé de sa compétence économique.

Dans ce sillon escarpé, le tourisme – étonnamment placé à la périphérie du giron économique par le législateur – ne se voit octroyé aucun chef de filât précis, demeurant éclaté entre tous les acteurs territoriaux. Un imbroglio supplémentaire et de nombreux points d’achoppement en perspective dont la future conférence territoriale de l’action publique (CTAP) – ce conclave créé ex nihilo par la loi pour réunir les collectivités – devrait se faire la caisse de résonance.

Adieu donc la clarification et la simplification tant promises par l’exécutif. Au diable la rationalisation des dépenses publiques tant vantée – avant de se raviser subrepticement – par André Vallini. À cette aune, la symbolique suppression de la clause générale de compétence – serpent de mer territorial que la droite avait votée en 2010 avant que la gauche ne la réhabilite en 2014 à travers la loi MAPTAM puis la réinscrive dans la loi NOTRe un an plus tard – a des allures au mieux de trompe l’œil cosmétique, au pire de blague de mauvais goût.

En définitive, loin de ses ambitions initiales, la loi NOTRe n’a accouché aux forceps parlementaires que d’un ersatz de réforme. Dans cette nouvelle usine à gaz territoriale, les treize régions de demain n’ont dès lors rien des « super-collectivités » telles que présentées à l’envi par le gouvernement et relayées avec une passivité complice par les médias. À la lumière de la campagne électorale qui s’est écoulée ces derniers mois, leurs futurs édiles n’en ont manifestement pas (encore) pris conscience…

Jusqu’ici, tout va bien.

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 16:15

Le futur accord de la COP21, si tant est qu’il soit signé aujourd’hui ou demain, est une chimère éminemment coûteuse reposant sur une imposture. Christian Gérondeau en administre la preuve dans son Climat : j’accuse, qui est un véritable réquisitoire contre les imposteurs du GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Cette dénomination française de la créature onusienne est d’ailleurs emblématique de cette imposture, puisque sa traduction en français trahit effrontément la signification de la dénomination officielle, en anglais, de cet organisme politique, Intergouvernmental panel on climate change, où il n’est nullement question d’experts…

Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Christian Gérondeau commence son livre par une information qui devrait faire réfléchir tous les humanistes en chambre et faire honte aux idéologues du climat qui poursuivent une chimère non pas, comme ils le croient ou le prétendent, pour sauver la planète mais pour la ruiner.

Près de la moitié de la population de la planète, trois milliards d’êtres humains, n’a pas accès à l’électricité. Ces êtres humains vivent dans des habitations où ils font leur cuisine « dans des foyers traditionnels alimentés par du charbon, du lignite, du bois, ou même des excréments d’origine animale. Ces foyers rudimentaires servent aussi à chauffer et à éclairer les lieux si nécessaire » :

« Selon les enquêtes les plus récentes, rendues publiques en mars 2014, par l’OMS, 4.300.000 personnes meurent chaque année du fait de ces pratiques de « dirty cooking ». Il s’agit de la première cause de mortalité mondiale ».

Il est facile de démontrer que la croissance d’un pays va de pair avec sa consommation en électricité. Priver un pays de l’accès à l’électricité est le condamner indéfiniment à la misère. C’est pourtant ce qui est prémédité à Paris par les pays riches en interdisant aux pays pauvres de produire de l’électricité à partir des hydrocarbures, charbon, gaz naturel ou pétrole.

La chimère est en effet de croire, et l’imposture de faire croire, que l’on pourra fournir l’électricité nécessaire au développement de la planète en divisant par deux les émissions de CO2 d’ici 2040, et de les éliminer complètement d’ici la fin du siècle, ce qui permettrait, dit-on, de limiter le réchauffement à 2°C. Par quel miracle ? Celui des énergies renouvelables :

« Les énergies renouvelables pourraient répondre en 2050 à près de 80% des besoins de l’humanité. » (Rapport spécial, SRREN, du GIEC, publié en 2011, à Abu-Dhabi)

Cette affirmation est contredite par une autre créature onusienne, l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, qui, dans son rapport annuel de 2014, prévoit que le pourcentage actuel de production d’énergie à partir d’hydrocarbures, 82%, passera à 80%, « à moins que les politiques novatrices, ambitieuses et incertaines soient mises en œuvre, ce qui le ramènerait à 74% ! ».

Il est donc illusoire de croire que la concentration de CO2 d’origine anthropique émise dans l’atmosphère va baisser. Ce sera même tout le contraire… Les énergies renouvelables sont en réalité une arnaque, qui, comme toutes les arnaques, peuvent duper les meilleurs esprits quand ils sont oublieux des préceptes de Descartes, ou intéressés à fermer les yeux.

Le GIEC ose affirmer que les énergies renouvelables seront, en 2050, aux trois quarts d’origine éolienne ou solaire, donc seront des énergies intermittentes. Il n’explique évidemment pas comment sera résolu le stockage de ces énergies produites, alors que, depuis 200 ans, la recherche scientifique n’y est pas parvenue.

Pourquoi cette divergence entre GIEC et AIE ?

D’une part, ces deux organismes onusiens sont très différents :

  • le GIEC est un organisme politique qui ne comprend aucun expert permanent : « les seuls effectifs permanents du GIEC se trouvent au sein d’un secrétariat de treize personnes, hébergé à Genève par l’Organisation météorologique mondiale »
  • l’AIE, basée à Paris, est un organisme incontesté dans son domaine et « emploie 260 spécialistes permanents de l’énergie »

D’autre part, le GIEC, organisme politique, fait dire aux experts, auxquels il demande des contributions, le contraire de ce qu’ils pensent. Son rapport spécial de 2011 comprend en effet :

  • un rapport illisible de 1544 pages, qui est basé sur 164 scénarios
  • un résumé technique de 178 pages, qui mentionne l’existence de ces 164 scénarios
  • un résumé à l’intention des décideurs, qui ne retient en fait qu’un seul scénario sur 164, les 163 autres servant d’alibi, le responsable de ce choix étant Sven Teske, dirigeant officiel de Greenpeace, payé par le lobby de l’industrie photovoltaïque…
  • un communiqué de presse, dont est extraite la phrase du rapport citée plus haut.

Christian Gérondeau démontre dans son livre que ce scénario est non seulement impossible, mais impossible à financer…

Les énergies fossiles sont-elles à bannir ? Non, car elles permettent de nourrir les hommes :

  • elles ont permis la mécanisation de l’agriculture, c’est-à-dire son développement
  • elles « sont à l’origine de la production d’engrais azotés qui permettent aux terres agricoles de supporter dorénavant des plantes aux rendements inimaginables il y a peu »
  • elles émettent du CO2 : « Plus la concentration dans l’atmosphère est forte, plus la végétation se développe, et s’agissant des rendements agricoles, plus ceux-ci augmentent. »

Certes, mais le CO2 n’est-il pas responsable du réchauffement ?

Pour ce qui concerne le réchauffement, l’imposture climatique est du même genre que l’énergétique. Le troisième rapport du GIEC, AR3, de 2001, est basé sur 253 scénarios et seul, à l’époque, et encore aujourd’hui, celui qui prédit à l’horizon 2100 un accroissement apocalyptique de 5.8°C est retenu, contre toute raison…

En réalité, en effet, « aucune preuve sérieuse n’existe en définitive de l’influence sur le climat des variations de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, qui reste marginale, puisqu’elle n’en représente que 4 pour 10000 ».

Tout cela est-il étonnant ? Non, finalement, parce que « le but poursuivi est politique (au sens politicien du terme), et n’a rien à voir avec l’environnement, encore moins avec la science ». Au nom d’une idéologie mortifère, on s’apprête à dépenser pour rien des billions de dollars… alors qu’il faudrait laisser ces moyens gigantesques à disposition des individus pour qu’ils livrent d’autres batailles, indispensables celles-là.

Certes, le J’accuse de Christian Gérondeau n’épargne personne , mais il est paru préférable, plutôt que de faire une recension exhaustive du livre, de mettre l’accent sur le processus de l’imposture énergétique qu’il révèle et qui illustre si bien ce que disait notre cher Montaigne, cité par l’auteur :

« Moins une chose est connue, plus on y croit avec ferveur »

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 18:04

Deux semaines à peine se sont écoulées depuis la découverte par Bercy qu’on pouvait faire passer, avec un cynisme assez décontracté, le tabassage fiscal pour de la lutte contre le terrorisme. Cependant, la lutte contre le terrorisme ne peut pas tout excuser et il faut parfois en revenir aux bonnes vieilles méthodes éprouvées pour faire rentrer l’argent dans les caisses. Parmi celles-ci, la délation occupe une bonne place.

Ah, la délation ! Cela faisait longtemps que Bercy n’y avait plus eu recours.

Oh, la dénonciation fonctionnait toujours et a sans aucun doute permis à l’un ou l’autre des inspecteurs du fisc de faire quelques belles prises, mais elle n’était pas directement récompensée par l’administration qui, faussement pudique, indiquait que « les dénonciations anonymes, reçues par l’administration fiscale, ne sont jamais exploitées » (ben voyons) et que seuls « les signalements effectués de façon non anonyme peuvent donner lieu à une enquête s’ils font état de faits graves décrits avec précision ».

Mais actuellement, la bonne grosse délation, celle motivée par l’appât du gain en plus de la satisfaction très particulière de voir un ennemi se faire étriller fiscalement, a été suspendue il y a une dizaine d’années. Heureusement, les petits soucis financiers de l’État se faisant plus aigus, et le pouvoir socialiste n’écartant aucune bassesse pour parvenir à rester en place, Sapin et ses fines équipes de Bercy étudient très sérieusement le retour de la dénonciation rémunérée.

Pour Sapin, la délation est en effet une solution pratique qui permettrait de remettre dans le rang les moutontribuables un peu trop épris de liberté et encore bercés de l’illusion que le gain de leur travail leur appartient vraiment (les cons). Il a même poussé l’explication jusqu’à préciser comment devraient être rétribués les délateurs, tant que les informations fournies permettent d’effectuer des redressements fiscaux : pour Michel, ce serait assez chouette d’avoir plutôt un montant forfaitaire, en rappelant tout de même que « Tout ça doit être calé en termes de procédures ». Ce serait dommage de faire un peu n’importe quoi n’importe comment. C’est important, la loi, la morale, l’éthique, la justice, l’équité, la probité, tout ça. N’est-ce pas.

Le détail n’est bien sûr pas encore connu, mais on se laisse ici à imaginer les différents forfaits que Bercy mettra en place pour attirer les meilleurs (délateurs) à lui : intérêts cachés ? 250€, mon bon monsieur. Fortune dissimulée pour échapper à l’ISF ? Un forfait de 1000€, et n’en parlons plus. Fraude à la TVA ? Si c’est un petit artisan, 250€ ; un patron de PME ? 500€. Plus gros ? On va voir ce qu’on peut faire, mais tenez, prenez 1000€. Si vous pouvez aider à coincer un élu de l’opposition ? Alors là, c’est une mallette de petites coupures non marquées, et un déjeuner en tête-à-tête avec le patron (Michel, pas François – vous ne verrez ce dernier que si vous faites tomber Sarkozy). Bref : on attend avec impatience la grille tarifaire officielle.

Notez en revanche que s’il vous venait la fantaisie d’utiliser cette nouvelle facilité de délation pour un organe de presse, fût-il en ligne, fût-il ouvertement en délicatesse avec le fisc et ce pour plusieurs millions d’euros, votre démarche n’aboutirait pas. Pour les cas de complications fiscales sur des médias qui ont, de surcroît, largement démontré leur utilité pour le pouvoir en place, la gestion du dossier se fera directement à l’Assemblée qui pourra voter, une jolie amnistie effaçant prestement l’ardoise. C’est aussi ça, la démocratie et l’égalité fiscale à la française.

Pour ceux qui attendent de pouvoir se faire un petit revenu d’appoint en ces périodes délicates, ne vous inquiétez pas : le projet pourrait être présenté au parlement au printemps prochain dans le cadre de la loi Sapin 2.

Ce sera, on s’en doute, un chef-d’œuvre de législation ciselée dans le bon goût, le respect du droit et de la morale, tenant bien évidemment compte de tous les petits couinements stridents des habituels moralisateurs de Prisunic, à l’instar d’un Yann Galut, toujours député, toujours socialiste, qui voit deux problèmes : celui du trop-plein de délations (« encourager les personnes à déclarer contre rémunération, c’est prendre le risque de créer de fausses alertes ») qui ne surprendra personne dans un pays où la rigueur fiscale est chevillée au corps de chaque contribuable, et celui du lucre trop facile car « les indics ne doivent pas se transformer en chasseurs de primes ». En outre, avec tous les petits problèmes actuels de trésorerie distendue, il semble logique de ne pas ralentir le pas de l’administration dans sa chasse aux petits porte-monnaies délaissés.

Mieux encore : avec la prochaine fiscalisation des revenus tirés des sites collaboratifs (plate-formes où des particuliers peuvent mettre à disposition matériel, proposer des services ou partager un véhicule moyennant paiement), on sait déjà qu’une horde de frétillants délateurs va pouvoir s’abattre sur le Français lambda qui croyait naïvement faire preuve de vivrensemble en louant son taille-haie au voisinage. Alors qu’en réalité, tout le monde sait maintenant que tous ces revenus de toutes ces plateformes forment un gros bloc de Manque-À-Gagner qui agit comme une épine dans le fondement du budget de l’État.

Bref, on l’a compris, la délation revient, et ses champs d’application s’étendent à nouveau. Quelle bonne nouvelle, cette France qui s’espionne elle-même ! Quelle superbe mentalité, cette instauration officielle de la guerre de tous contre tous ! Car si elle n’est vraiment pas efficace pour souder un peuple, elle permet en tout cas aux élites de rester en place par application du « Diviser Pour Mieux Régner » digne des plus belles pages de Machiavel ou Sun-Tzu.

Le danger, bien sûr, est qu’à mesure que cette ambiance délétère s’étend, à mesure qu’on sabote doucement les opportunités des uns et des autres d’arrondir leurs fins de mois par des procédés relevant du commerce direct entre adultes consentants, à mesure qu’on insère l’État partout et, pire, qu’on incite chacun à l’y fourrer partout où il ne se trouverait pas déjà, à mesure qu’on pervertit le cœur de tous en remplaçant la confiance par la suspicion systématique, on construit un avenir fort sombre pour notre pays.

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 20:49

.Cent quarante chefs d’État et de gouvernement passent en ce moment, à Paris, des moments de rêve. Quoi de plus plaisant, en effet, que de discuter d’une échéance si lointaine, la fin du siècle, où nul ne sera plus là pour vérifier que le discours sur le changement climatique est un fantasme ou réel ? Nul ne sera plus des nôtres pour vérifier si les engagements sérieux, vagues ou hypocrites, à signer la semaine prochaine, seront parvenus ou non à contenir l’accroissement de la température globale à 2 degrés de plus au maximum, sur ces 85 prochaines années. Qui vérifiera ou sanctionnera les engagements et manquements des uns et des autres ? Qui saura si l’augmentation de la température est due, oui ou non, au dioxyde de carbone et pas à d’autres causes plus naturelles ? Et s’il aura été possible ou non de poursuivre le développement économique des nations les plus pauvres sans recourir à l’énergie fossile ?

Pour ces participants à la conférence de Paris, oui, l’instant est idéal. À la moitié d’entre eux qui sont des tyrans et des kleptocrates, nul ne demande aucun compte : leur opposition n’est pas représentée, leurs peuples sont absents. On attend d’eux qu’ils s’engagent à modifier leur mode de production énergétique, en achetant de préférence des centrales nucléaires françaises, voire des éoliennes chinoises, qu’ils acceptent des subventions des pays riches pour les acquérir, afin qu’eux aussi contribuent, d’ici 85 ans, au bien-être de la planète ; mais il ne leur est demandé aucun compte sur le traitement actuel de leur nation : la planète est plus importante que l’humanité dans ce débat.

Pour encourager les réticents, le gouvernement français a interdit, aux badauds ordinaires, les grands magasins de Paris, de manière à ce que les conjoints des chefs d’État puissent y faire leur shopping sans encombre. Paris, quelques jours seulement après les attentats terroristes du 13 novembre, est une véritable fête pour les délégués à cette conférence et leurs hôtes français qui, eux aussi, faussent compagnie à l’actualité. On ne baigne plus que dans les bons sentiments, toutes les postures sont morales, il n’est question que du bien commun, pas du bien individuel ; tous les délégués sont au service d’une bonne cause qui s’appelle le climat, une notion assez vague pour que nul ne puisse la contester. Le slogan affiché de la conférence à lui seul est une merveilleuse trouvaille de « communication » : « Tous pour le climat ! ». On peut difficilement être contre le climat.

Le tout, sous couvert de la science mais en ne respectant aucun fondement de ce que serait une véritable démarche scientifique. Le progrès scientifique est fondé sur la contradiction : à Paris, toute contradiction est interdite. La conférence est basée sur un dogme : le réchauffement climatique est dû au dioxyde de carbone, il menace la planète, on doit en réduire les émissions pour ne pas dépasser plus de deux degrés en 2100. Rien n’est moins rationnel que ces affirmations péremptoires, parce qu’elles sont péremptoires. L’unanimisme de façade qui règne sur le sujet ressemble plus à une nouvelle théologie, ou idéologie, qu’à une analyse scientifique.

Mais admettons, pour éviter d’être brûlé comme hérétique, que le climat se réchauffe. Ce ne serait pas nouveau, puisque le propre du climat, de l’ère glaciaire à nos jours, est de changer tout le temps. La réponse de nos ancêtres fut de s’adapter à ce climat changeant, nouvelles récoltes, nouvel habitat, nouveaux modes de vie. Et le climat présent serait-il si parfait qu’il devrait rester immuable au point de tout devoir changer dans nos modes de vie ? Ne devrait-on pas plutôt réfléchir et investir sur la manière dont nous pourrions nous adapter à un climat changeant ? La question ne sera pas posée.

Rapprochons-nous un peu plus de la nouvelle idéologie régnante : la culpabilité du dioxyde de carbone à l’exclusion de tout autre facteur de réchauffement. Il existe une solution de caractère économique qui fait l’unanimité dans la communauté des économistes et s’appelle la « taxe carbone ». Une taxe universelle sur la consommation de carbone à des fins énergétiques est facile à calculer : on sait mesurer la quantité nécessaire à la production de chaque objet et service. Cette taxe pourrait être appliquée, à un même taux, par chaque État ou prélevée au passage des frontières à l’occasion des transactions, comme l’est aujourd’hui la taxe à la valeur ajoutée. L’effet de cette taxe carbone serait doublement bénéficiaire : elle inciterait à utiliser moins de carbone et à investir dans la recherche des sources d’énergies alternatives, celles qu’aujourd’hui on ne connaît pas encore. Mais à la conférence, il n’en est pas question non plus : la solution serait trop simple et elle n’exigerait pas cette grand-messe. Une solution de bon sens économique ne permettrait pas de se vautrer dans de grandes déclarations moralisatrices, ni de faire ses courses dans les grands magasins.

Il faut comprendre ces chefs d’État : en un seul mouvement, ils sont en vacances à Paris et ils sauvent la planète. La tentation est irrésistible d’échapper ainsi à la réalité : la réalité, c’est la guerre dans le monde arabe, la répression du peuple chinois, un million d’humains mal nourris parce qu’ils sont trop pauvres pour se nourrir, la guerre au Congo, le chômage en France, trois millions de Syriens en quête d’un refuge, la peste du terrorisme… Mieux « sauver le climat », sacrifier à cette nouvelle religion païenne où les hommes, avec leurs heurs et leurs malheurs, comptent moins que la Déesse Terre

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1 décembre 2015 2 01 /12 /décembre /2015 11:25

Même si notre président fait à peu près tout pour faire durer la stupeur des Français suite aux attentats du 13 novembre, la gravité de la situation économique commence malgré tout à percoler doucement dans les esprits. Il faut dire qu’encore une fois, les derniers chiffres du chômage sont particulièrement mauvais…

Et c’est avec des circonlocutions alambiquées que l’actuelle ministre du Chômage, Myriam El Khomri, a annoncé les dernières statistiques. Les chiffres venant bousculer avec une certaine vigueur tous les précédents records, on comprend qu’aussi à l’aise avec son maroquin qu’un poisson avec une bicyclette, la pauvrette ait déployé des trésors d’inventivité linguistique pour trouver matière à tempérer niaisement les statistiques en choisissant d’en appeler à la prudence.

Malheureusement, cette prudence sera cependant délicate à faire valoir lorsqu’on commence à éplucher les données fournies par le ministère : 42.000 nouveaux demandeurs d’emploi, ce n’est pas franchement réjouissant.

Et même avec la plus grande des prudences, force est de constater que ce chiffre représente bien une quantité affolante de nouveaux chômeurs, la plus forte hausse depuis 2013, ce qui place le nombre total de personnes sans travail à un record historique, et ce, malgré les bidouilles incessantes des différents gouvernements et des différents ministres pour modifier les méthodes de calcul et les définitions de chômeurs. Autrement dit, même avec prudence, on assiste à la reprise de la tendance lourde du quinquennat hollandesque de destruction d’emplois. C’est bien un gros échec.

Au passage, on ne peut même pas s’empêcher de penser que la récente démission du précédent ministre, François Rebsamen, s’apparente à l’aune de ces chiffres pitoyables à une véritable désertion, le maroquin devenu patate chaude ayant été refilé à une pauvre stagiaire qui passait par là, rapidement bombardée cheffe à la place du partant pour couvrir ses arrières.

Cette impression est d’autant renforcée lorsqu’on se rend compte que ce sont maintenant les licenciements économiques qui tirent ces chiffres à la hausse. Concrètement, cela veut dire que ce ne sont pas des fins de contrats (CDD, intérimaires) qui viennent majoritairement grossir les rangs des chômeurs, mais les CDI. Ce n’est évidemment pas bon signe du tout. D’autant que les collectes de nouvelles offres par Pôle Emploi ne cessent de chuter.

Non seulement, la situation est bien plus mauvaise que ce qu’espéraient nos fins stratèges du gouvernement, mais tout indique qu’elle se dégradera encore les mois qui viennent (et difficile de voir dans les récentes annonces du président pédaloflambyste et son nouveau pacte de sécurité la moindre parcelle d’amélioration, les finances du pays déjà maltraitées étant maintenant complètement oubliéesHeureusement, pendant que nos politiciens s’agitent et se tordent les doigts en invocations inutiles, espérant sans doute appeler à eux les faveurs des dieux de l’emploi et relancer ainsi la machine économique, de son côté la machine administrative continue son âpre bataille contre les affres du chômage.

Dans une étude de la Direction de la recherche du ministère du Travail parue récemment et faisant justement le détail des différentes mesures mises en place, on découvre en effet, assez effaré, que pour l’année 2013 les différentes politiques de l’emploi (ou de non-emploi, devrait-on dire) ont coûté plus de 96 milliards d’euros.

Jolie somme, n’est-ce pas ? D’autant que ce chiffre posé, on ne peut s’empêcher de le diviser par le nombre estimé de chômeurs, disons 5 millions (ne chipotons pas). On constate que cette dépense revient à leur verser, l’année durant et directement, un montant d’environ 19500 euros, soit 1625€ par mois, net de toute ponction (l’argent provenant exclusivement d’une précédente ponction dans l’économie française, pas la peine de la retaxer).

Il n’y a pas besoin de gamberger beaucoup pour comprendre que cette somme serait probablement supérieure à la moyenne des versements effectivement distribués par les différents organismes. En somme, l’État pourrait nettement gagner en efficacité en ponctionnant strictement les mêmes sommes, mais en les distribuant directement aux demandeurs d’emploi sans s’embarrasser de toute l’infrastructure actuelle dont l’utilité, compte tenu des résultats obtenus, laisse très largement à désirer : le service rendu à la société ne serait pas plus mauvais, et il n’est même pas dit que la satisfaction globale des chômeurs serait moins bonne.

Cette situation, franchement alarmante en France, ne doit cependant pas faire oublier que le reste du monde continue à tourner, lui. Malgré tout, il faut le dire vite, surtout actuellement où des signes quelque peu inquiétants s’accumulent.

Ainsi, l’indice Baltic Dry Index, un indice de prix pour le transport maritime de vrac sec (principalement de minerais, de charbon et de céréales) et plutôt bon indicateur de l’état général de l’économie, s’est effondré pour atteindre un niveau très bas.

Ainsi, les prix du pétrole continuent de flirter avec des niveaux qui n’ont plus été vus depuis janvier 2009 (42$ le baril). Si cela est plutôt providentiel pour l’économie française fort dépendante de ses importations, cela signifie surtout que la consommation mondiale est au plus bas. À vrai dire, le pétrole est actuellement en super-contango, c’est-à-dire que les acheteurs préfèrent avoir la livraison dans le futur plutôt qu’actuellement et payer les coûts de stockage et d’acheminement, ce qui est la marque assez claire d’une surproduction.

Ainsi, les autres matières premières suivent globalement les mêmes tendances que le pétrole, là encore marquant le signe clair que la fameuse reprise économique tant attendue et louangée par nos gouvernants n’en finit pas de ne pas arriver.

Enfin, le dollar continue de monter (le cours EUR/USD dégringole).

Ces différents éléments, tous déjà présents pendant les derniers mois de 2008, laissent penser que la situation économique est tout sauf saine et qu’en fait de reprise économique, on se dirige droit vers une récession carabinée. En clair, il semblerait bien que les six prochains mois seront agités.

Et je ne suis pas sûr que Hollande et sa fine équipe y soient préparés. Et je doute que l’état d’urgence suffise à détourner l’attention.

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