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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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22 février 2018 4 22 /02 /février /2018 17:15
En associant robotisation et puissance informatique, l’IA pourrait-elle nous faire perdre tous nos avantages compétitifs au profit des machines ? C’est aller un peu vite en besogne.

 

De quelques dizaines de millions à 2 milliards d’emplois supprimés d’ici 2030 dans le monde : l’éventail des prédictions de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation sur le travail est aussi large que le nombre d’experts et d’études sur le sujet. Depuis que les innovations technologiques révolutionnent nos vies, des prédicateurs avisés nous ont toujours fait craindre un chômage de masse qui n’est jamais venu. L’IA dérogerait-elle à cette règle ?

SCHUMPETER A TOUJOURS EU RAISON

Dès le début du XIXe siècle en Angleterre, au cœur de la première révolution industrielle, un mouvement de tondeurs, de tisserands et de tricoteurs, les luddites, s’opposa violemment à l’automatisation des métiers à tisser. La peur de ceux dont la profession allait disparaître était compréhensible.

Leurs emplois ont pourtant été remplacés par de nouveaux métiers. À l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la crainte du chômage de masse provoqué par une invention radicale telle que l’IA est toujours d’actualité.

Les innovations s’accompagnent toujours d’un phénomène de « destruction créatrice » décrite par Schumpeter. Les transformations technologiques génèrent des gains de productivité tandis que certains emplois se transforment et que d’autres sont supprimés, car devenus obsolètes.

Ces gains se traduisent par des offres plus compétitives (de meilleure qualité et moins chères) pour les consommateurs. Le pouvoir d’achat de ceux-ci augmente et il peut être alloué à de nouveaux biens ou services.

La production de ces derniers permet alors d’embaucher ceux qui ont perdu leur travail, ce qui nécessite leur reconversion professionnelle. La richesse globale augmente tout en « déplaçant » les emplois.

Ces gains de productivité ont considérablement affecté notre société. Activité majoritaire il y a deux siècles avec 65 % de la population active en 1805, l’agriculture représente désormais moins de 3 % de l’emploi en France.

Avec l’exode rural, les paysans n’ont pas chômé éternellement, mais se sont reconvertis en ouvriers. De la même façon, depuis les années 1970, les emplois industriels ont perdu du terrain au profit des services. Ces derniers font aujourd’hui travailler plus des trois quarts des actifs.

Ce mécanisme de destruction créatrice pourrait-il supprimer plus d’emplois qu’il n’en crée ? Alors que cela ne s’est jamais réalisé, à chaque innovation, des disciples de Ricardo et de Marx nous alertent sur les risques d’un chômage technique généralisé. En associant robotisation et puissance informatique, l’IA pourrait-elle cette fois-ci nous faire perdre tous nos avantages compétitifs au profit des machines ?

« CETTE FOIS-CI, C’EST DIFFÉRENT »

Le regain d’intérêt actuel pour l’IA repose sur les travaux de plusieurs scientifiques et ingénieurs visant à augmenter les capacités d’apprentissage des machines. Les réseaux de neurones artificiels et les modélisations logiques des raisonnements humains permettent d’imaginer de nouvelles applications comme les voitures autonomes ou la reconnaissance de tumeurs.

Le scénario d’une domination maléfique des machines n’est pas à l’ordre du jour : un cerveau humain est encore capable de réaliser plus de 10 millions de fois plus d’opérations par seconde que les meilleurs processeurs. L’apprentissage dit « non supervisé », réalisé à partir d’interactions avec l’environnement sans que des humains signalent à la machine si elle répond correctement ou qu’ils lui expliquent comment traiter l’information, n’est toujours pas envisageable.

À l’heure actuelle, aucun indicateur ne démontre que « cette fois-ci, c’est différent ». Les pays les plus robotisés, les plus connectés et les plus informatisés du monde tels que la Corée du Sud ou l’Allemagne présentent des taux de chômage frictionnel, entre 3 et 5 % de la population active. L’IA est donc en train d’améliorer nos vies et de rendre obsolètes certains métiers sans pour autant générer de chômage de masse dans les pays les plus avancés. 

L’INNOVATION NE SE DÉCRÈTE PAS

Par définition, l’innovation c’est ce qui ne se prévoit pas. Personne ne peut prétendre savoir quels seront les métiers de demain. Un porteur d’eau ou un maréchal-ferrant du XVIIIe siècle pouvait-il prédire avec certitude que des métiers tels que data analyst ou youtuber verraient le jour ?

Non seulement ce processus repose sur l’imagination des scientifiques, des ingénieurs et des entrepreneurs, mais l’innovation doit aussi être acceptée par le consommateur. Ces mécanismes ne peuvent être modélisés et personne ne peut affirmer leur impact sur le marché du travail à long terme.

Les prédictions quant à la fin des emplois peu qualifiés sont tout autant hasardeuses. Certains travaux manuels ne sont pas près d’être supprimés. Difficile de dire qui, entre un technicien de surface et un radiologue, a le plus de risque de perdre son emploi à moyen terme. Les machines sont aujourd’hui bien plus capables d’analyser avec précision les résultats d’un scanner que de passer la serpillière.

L’IA N’EST PAS RESPONSABLE DU CHÔMAGE DE MASSE EN FRANCE

Les modèles d’inclusion des marchés du travail de la plupart des pays les plus connectés et les plus automatisés au monde devraient nous inspirer. Ces pays démontrent que l’innovation technologique ne peut être invoquée pour expliquer le chômage de masse qui caractérise la France depuis plusieurs dizaines d’années.

Plutôt que d’écouter ceux qui agitent nos peurs en faisant des prédictions hasardeuses sur une prétendue guerre des intelligences entre les intellectuels et une population peu productive rendue « inutile », donnons-nous les moyens de profiter du développement des nouvelles technologies telles que l’IA pour permettre à tous de participer à la création de richesse et d’en récolter les fruits.

Contrairement aux autres pays avancés, si certains sont exclus aujourd’hui en France, ce sont les barrières à l’entrée sur le marché du travail, telles que les contrats réglementés ou le salaire minimum instaurés par des syndicats corporatistes, qu’il faut blâmer. Ne nous trompons pas de responsable et laissons l’IA révolutionner nos vies et transformer nos emplois.

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 16:38

« On a libéré, maintenant il faut protéger » affirmait la Présidente LREM de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale Brigitte Bourguignon dans Le Figaro. Elle considérait même que :

l’année 2017 a été l’année où on a libéré l’économie, avec les ordonnances, la loi de finances. On arrive en 2018 dans l’autre volet, celui de la protection de l’individu.

À l’entendre, en moins de neuf mois, Emmanuel Macron est parvenu à transformer tellement la France que ça y est,  c’est bon,  le pays est complètement libéralisé. Fini les contraintes inutiles et les réglementations absurdes, fini l’immixtion de l’État dans tout et n’importe quoi, fini les impôts confiscatoires et décourageants ! Fermons ce chapitre douloureux pour n’y plus revenir et songeons plutôt à renforcer les protections du modèle social que le monde entier nous envie !

DES MÉDIAS BÉATS D’ADMIRATION

Dans la même édition du Figarol’éditorial lui donnait complaisamment raison sur le premier point  concernant la réforme « libérale » :

Police de proximité, baccalauréat, apprentissage, assurance-chômage, SNCF, audiovisuel public, laïcité, fonction publique, retraites… (…) c’est peu dire que le gouvernement avance sur les chapeaux de roues.

C’est à peine si le journaliste émet quelques petites réserves : encore faudra-t-il que tout ceci se passe « sans heurts » et encore faudra-t-il que le gouvernement agisse « sans faiblesse ».

Difficile d’oublier également que la Cour des comptes estime dans son récent rapport 2018 que la trajectoire des finances publiques « est affectée de nombreuses fragilités », même si elle se montre moins sévère que du temps de Hollande et Sapin.

Mais dans l’ensemble, l’enthousiasme le plus connivent et le plus flagorneur est de mise. Quel homme, ou plutôt quel surhomme, ce Macron ! C’est du jamais vu. On savait déjà qu’il montait les escaliers de l’Élysée quatre à quatre, mais là ! Jugez plutôt :

S’il continue à ce rythme (…), la totalité du programme d’Emmanuel Macron aura été exécutée en à peine deux ans.

QUELLES TRANSFORMATIONS ?

Cependant, en considérant ce que Mme Bourguignon fait entrer dans son volet libéralisation – qui, pour elle, appartient donc au passé – et en la voyant se focaliser maintenant avec gourmandise sur le volet protection, il y a largement de quoi s’interroger sur la réalité des transformations mises en oeuvre par Emmanuel Macron et son gouvernement.

En 2012, François Hollande était arrivé facilement au pouvoir sur la promesse pas trop compliquée qu’il allait défaire tout ce que son prédécesseur Nicolas Sarkozy avait fait. Ce dernier était l’homme des « cadeaux aux riches » et de la « casse du service public » ; Hollande serait donc l’ennemi irréductible du monde de la finance et le généreux promoteur d’une tranche d’impôt à 75 % pour les plus hauts revenus. De quoi plaire à la gauche la plus archaïque et à tous ceux, nombreux, qui n’aimaient pas Sarkozy.

La réalité est cependant venue mettre son grain de sable dans ces beaux projets qui se sont terminés sans gloire pour Hollande et en véritable suicide par éclatement interne pour le Parti socialiste.

POLITIQUE À LA VÉNÉZUÉLIENNE

En 2017, Emmanuel Macron a tenté quelque chose de plus subtil. Les impôts à 75 %, les hausses brutales du salaire minimum, les nationalisations de ceci ou cela, c’est de la politique à la vénézuelienne qui a fait ses preuves maléfiques aussi bien sur le plan des libertés que de la prospérité.

Nombreux sont les Français de droite, de gauche ou du centre qui partagent une sensibilité social-démocrate. Ils ne croient plus à ces vieille lunes marxistes et commencent à percevoir que notre train de vie dépend beaucoup de la vitalité de nos entreprises – pour peu qu’on ne les laisse pas se vautrer dans le pur profit. Vive la France moderne et startupeuse avec Macron !

Mais tout aussi – ou encore plus – nombreux sont les Français qui tiennent à notre modèle social qui protège et indemnise au-delà de tout ce qui se pratique dans le reste du monde développé.

Macron tenait là sa formule gagnante, le fameux balancement qui consiste à libérer les énergies et « en même temps » à protéger. On comprend qu’une telle promesse puisse plaire : on va se moderniser, on va penser printemps (oui, j’aime bien, c’est tellement com’ et creux !), on va retrouver des couleurs, mais sans trop d’effort, en douceur et sans douleur.

TOUT POUR LE SECTEUR IMPRODUCTIF

À ce stade, rappelons que la France est en tête de nombreux palmarès européens ou mondiaux qui, tous, attestent que ce n’est pas la protection qui manque chez nous. Elle est si loin de manquer qu’elle aurait même tendance à nous plomber en opérant un transfert particulièrement lourd du secteur productif au secteur improductif.

Résumé : dépenses publiques à 57 % du PIB, prélèvements obligatoires à 45 %, dette publique pas loin des 100 %. Et curieusement, croissance toujours à la traîne des autres pays (1,8 % en 2017 contre 2,4 % pour la zone euro d’après les dernières prévisions de l’UE) et taux de chômage à 9,5 % soit plus du double de celui qu’on observe chez nos voisins, lesquels sont loin de dépenser et prélever comme nous.

Je m’excuse auprès de mes lecteurs réguliers qui savent déjà tout cela. Mais comme j’ai entendu de mes propres oreilles lors d’un dîner récent que nous autres Français avons beaucoup de chance car chez nous la santé est gratuite, comme j’ai entendu à la même table un professeur de médecine déclarer que sa fierté, c’était de travailler dans un pays où l’on soigne les pauvres aussi bien que les riches sans leur demander un sou et qu’on ne verrait pas ça ailleurs, je pense qu’il n’est pas inutile de redire tout ceci.

RIEN SUR LA DÉPENSE PUBLIQUE

Qu’on me comprenne bien. Je ne conteste nullement le fait que les plus démunis reçoivent assistance. Mais la question de la forme et de l’origine de cette assistance se pose.

Et n’y aurait-il pas encore plus de fierté à se dire qu’on vit dans un pays où le nombre de pauvres et de chômeurs diminue plutôt que de s’enorgueillir d’indemniser des pauvres toujours plus nombreux ? Comment est-il possible qu’avec la redistribution particulièrement élevée que nous connaissons en France, nous ayons tant de chômeurs, tant de travailleurs pauvres et tant d’allocataires du RSA et autres minima sociaux ?

Quand on en arrive à un taux de dépenses publiques de 57 % du PIB, ce qui fait de nous les champions d’Europe, on doit se poser la question en toute lucidité et sans tabou.

Emmanuel Macron l’a posée mais il y a répondu de façon parfaitement superficielle. Lorsqu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, il avait beau jeu de se faire remarquer en déclarant, par exemple lors de l’université d’été du MEDEF en 2015 :

La gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées.

QUELLE LIBÉRALISATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL ?

Depuis, il est devenu Président et il a fait adopter une réforme du code du travail. A-t-il touché aux 35 heures dont nous pleurons les effets délétères depuis 20 ans ? Non. Où en est la libéralisation profonde du marché du travail ? Nulle part.

De la même façon, il a souvent fustigé les dérapages de la dépense publique et de la dette. Son budget 2018 témoigne-t-il d’une maîtrise des dépenses et des prélèvements obligatoires ? Non, tout continue à augmenter.

La Cour des comptes s’interroge sur la crédibilité de ce budget et elle a d’ailleurs signalé que pour 2017, « les mesures de freinage (…) n’auront pas empêché la dépense de croître au rythme moyen des cinq années précédentes. »

De nombreux autres exemples témoignent de la répugnance du gouvernement à laisser les acteurs économiques s’entendre eux-mêmes sur un marché libre et non faussé. Voir le « plan » Le Maire pour les entreprises ou la loi Alimentation qui n’a de cesse de vouloir fixer administrativement les prix, les « justes » prix, comme si cette notion pouvait avoir un sens en dehors de l’ajustement de l’offre et de la demande. Sans compter les nouvelles taxes et contributions qui ont fleuri ces derniers temps.

L’ÉTAT RESTE AU CENTRE DU JEU

Autrement dit, l’État reste central dans les décisions. La libéralisation n’a pas eu lieu, ou si peu, et on apprend maintenant que c’en est fini, ou presque, et qu’on peut donc passer allègrement au second volet, celui de la protection. Le mot est rassurant, mais au niveau où nous en sommes en France, il ne peut signifier qu’une chose : encore plus de dépenses, encore plus de prélèvements, pour fort peu de résultats.

Finalement, la formule électorale du « en même temps » de Macron est vouée à n’obtenir guère plus que les errements de François Hollande. C’est désolant, car si ce dernier bénéficiait d’un « alignement des planètes » favorable pour faire des réformes structurelles sérieuses (taux, pétrole et dollar bas), Macron dispose depuis son élection d’une fenêtre similaire à laquelle s’ajoute une reprise de la croissance mondiale.

Ce serait le bon moment pour restructurer la France avant qu’un coup d’arrêt, par hausse des taux d’intérêt par exemple, ne survienne. Malheureusement, quand les affaires reprennent, on ne voit plus la nécessité de faire des réformes. Les bons résultats seront largement dus à des éléments exogènes, mais il sera toujours possible de se les attribuer.

Quand la culture économique des Français est telle que certains, pas les moins éduqués pourtant, arrivent à dire sans rire que la médecine est gratuite en France, cela ne devrait poser aucun problème et conforter tout le monde dans l’idée qu’on a bien assez libéralisé comme ça.

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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 17:12
Pendant que les ministres luttent âprement contre les promotions sur le Nutella, au moins la France peut-elle s’enorgueillir d’être bien gérée et que l’ordre, la justice et la loi y règnent sans conteste.

D’ailleurs, c’est avec une organisation ordonnée et bien encadrée que le trafic de drogue s’organise tous les jours dans les endroits les plus stupéfiants du pays, à commencer par certains domaines directement dépendant du ministère de la Justice sur lesquels se sont dernièrement développés de juteux points de vente.

Le fait divers est relaté dans les colonnes de La Provence où l’on apprend qu’un réseau de vente de stupéfiants a pris ses habitudes sur les 9 hectares du domaine de l’unité éducative de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à Marseille (ville par ailleurs charmante) : dans un souci évident pour les commerçants de se rapprocher toujours un peu plus de leur clientèle, les dealers se sont installés, en toute impunité, au contact des délinquants en réinsertion.

L’article est édifiant puisqu’il ne fait pas mystère que la situation existe depuis longtemps, que l’impunité des dealers y est à peu près totale et que ce sont même ces commerçants alternatifs qui se chargent de la « sécurité » du site en contrôlant les allées et venues des agents de la PJJ, probablement afin de garantir que les transactions se passent dans des conditions optimales.

Rassurez-vous, tout est malgré tout sous contrôle. Ou à peu près. Ou vaguement, comme le laisse entendre Franck Arnal, directeur interrégional adjoint de la PJJ lorsqu’il déclare :

… nous n’avons pas la maîtrise de ces manifestations de violence et de territoire. Il nous faut pourtant réagir, sinon c’est l’État qui recule.

Oh, allons, Franck, qu’allez-vous imaginer là ? Comment croire que cette impunité et cette évaporation complète des forces de l’ordre et des principes de base de la justice seraient en quelque sorte illustratifs d’un énième recul de l’État français ?

Ce serait comme si… mmmh, voyons… comme si les fusillades continuaient de plus belle dans un pays où le port d’armes à feu est interdit et la détention lourdement règlementée ! Improbable !

Bien sûr, mon brave Franck, vous pourrez toujours pleurnicher sur l’une ou l’autre échauffourée survenue dernièrement à Calais dans lesquelles une petite brochette de migrants, assez peu inclusifs, ont fermement expliqué leur point de vue à une autre tripotée de migrants lors d’un échange de coups de feu peu règlementaires et pas du tout vivrensemblesques.

Ce genre de fusillades est fort regrettable puisqu’à force de se tirer les uns sur les autres, c’est un potentiel Victor Hugo en devenir qui finira par tomber un jour, c’est évident. Il semble aussi relativement évident que le message sécuritaire envoyé est plutôt confus puisqu’admettre ces fusillades, c’est admettre que des armes à feu circulent quasi-librement dans le pays (oh !), que les migrants sont peu ou pas encadrés du tout (oh !), que les forces de l’ordre sont complètement débordées (oh !), et que la gestion globale de tout ce foutoir est largement ouverte à discussion (oh !).

Mais baste, il ne faudrait pas s’arrêter à ces petites anicroches ! La République saura survivre à ça (et à bien pire), notamment parce qu’en définitive, force reste à  la communauté la plus armée, n’est-ce pas.

 

Oh ! Comment peut-on écrire ça, en France, en 2018 ?

Peut-être parce qu’au lieu de prendre en compte les belles idées de nos politiciens, on se doit de regarder les choses en face pour constater que dans la vraie vie, les forces de l’ordre font de plus en plus souvent de la figuration ?

En effet, aux faits divers choisis précédemment, il conviendra d’ajouter ce dernier, très illustratif de la situation réelle du pays, loin des fantasmes de justice et d’ordre républicain dans lesquelles barbotent nos élus.

Les faits sont aussi banals que dévastateurs pour la Douce Socialie du Bisounoursland : un retraité propriétaire d’une maison à Garges-lès-Gonesse est informé par la police locale que son bien est squatté par une troupe de Roms qu’on ne pourra tout simplement pas déloger parce que… pizza !

Entregent du propriétaire malheureux, force des réseaux sociaux ou magie du communautarisme appliqué ? Toute une bande de joyeux « jeunes de cités », encouragés par un youtubeur influent, débarque alors et vire manu militari les Roms importuns, quasiment sous les bravos circonspects des médias qui se sont bien retenus de caractériser les actions des uns et des autres, au contraire d’un passé pas si lointain (deux ans) où de vilains  riverains avaient finalement expulsé des Roms un peu envahissants sans (oh mon Dieu !) en passer par la voie légale (gasp !).

Au passage, la police, essentiellement spectatrice, n’aura donc servi ni à empêcher que la maison soit squattée en premier lieu, ni à virer les squatteurs, ni à empêcher la venue d’une bande de jeunes, ni à empêcher l’expulsion des « occupants sans titre » (que la loi, fine et bien ajustée, semblait pourtant protéger parce que… pizza !).

L’efficacité du Service Public Régalien de Sécurité nous offre ici une publicité assez phénoménale de ses compétences et de son efficacité. Notons au passage que le Service Public Régalien de Justice n’est pas du tout étranger à cette incompétence, et que le sabotage consciencieux de ce dernier service doit à peu près tout au travail systématique de nos politiciens.

Certains, un peu trop enthousiastes, verront ici une sorte de libéralisme en application : après tout, ces jeunes actifs, n’hésitant pas à sortir pour déloger des indésirables, sont manifestement tout à fait d’accord pour faire respecter le droit de propriété, principe libéral essentiel. Si l’on ajoute la vente et le commerce libres de drogue ainsi qu’une largesse très grande pour la détention et le port d’armes que beaucoup de ces individus pratiquent, l’argument semble solide.

 

Il est vrai qu’à force de délitement et d’incompétence (voulue ou subie), les forces de l’ordre poussent bien à la constitution de milices qui est évoqué régulièrement . Malheureusement, bien loin d’un mouvement qui viendrait en appui des forces de l’ordre et sous l’œil bienveillant d’un législateur acquis à l’individualisme, cela vient en dépit des institutions qui partent en saucisse.

Du reste, le libéralisme n’a jamais pu prospérer autrement que lorsque l’état de droit est assuré. Or, ici et en pratique, c’est la déliquescence avancée de toute la société française qui s’illustre : un propriétaire, très probablement « encouragé » par un droit du logement invraisemblable, laisse son bien à l’abandon. Des Roms, rompus à l’occupation conflictuelle, utilisent les trous légaux béants pour y emménager. Suite à l’appel d’un gourou des interwebs faisant vibrer la corde identitaire, des jeunes de cités débarquent et virent les Roms. Pendant ce temps, la police compte les points.

En 2018 en France, en lieu et place du respect de la Loi et de la Justice s’installe progressivement des milices et des règlements de compte plus ou moins violents où se mêlent délitement social, pauvreté et replis communautaire.

Forcément, ça va bien se terminer.

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16 août 2017 3 16 /08 /août /2017 12:49
Comment faire réfléchir en développant une analogie un peu rapide.

 

Pour ses opposants, le libéralisme est souvent comparé à une volonté de laisser le « renard libre dans le poulailler libre ». Cette comparaison simpliste est profondément fausse pour plusieurs raisons, qui tiennent à l’incompréhension du sens de libéralisme ou de liberté.

« L’un des mythes français les plus tenaces consiste à considérer que la coopération sociale, c’est-à-dire en fait la coopération entre les individus, n’est pas possible si elle n’est pas organisée par le centre, c’est-à-dire par l’État. Seul, dit-on couramment, l’État est capable d’avoir une vision d’ensemble, une vision à long terme, seul il peut concilier des intérêts qui sont opposés et promouvoir par conséquent une vision du « bien commun ». Sans son intervention la société serait anarchique, elle conduirait à la guerre de tous contre tous, à la domination des forts sur les faibles, à cette étrange liberté du « renard libre dans le poulailler libre ». Ces vagues idées, indéfiniment ressassées, véhiculées dans l’enseignement français, reproduites par certains journalistes en mal d’imagination, sont en réalité fondées sur une confusion intellectuelle si patente qu’elle ne peut être que malhonnête. Elle consiste à assimiler l’existence d’inégalités entre les individus à l’existence d’effets de domination. »(Pascal SalinLibéralisme, 2000)

 

Généalogie de l’expression

Malgré sa fausseté totale, l’expression du « renard libre dans le poulailler libre » a été employée par de nombreux auteurs en raison de son efficacité. Elle est attribuée à Henri Lacordaire. Parfois c’est, faussement, à Jean Jaurès, à Lamennais ou à Karl Marx qu’elle est attribuée.

De très nombreux auteurs de droite et de gauche reprennent cette expression à leur compte pour attaquer le libéralisme sous un angle (qu’ils croient) éthique :

« La liberté que l’État bourgeois est chargé de garantir, c’est la liberté laissée aux forts d’écraser les faibles, au riche de dire au pauvre : « tu gagneras mon pain à la sueur de ton front ». Un diplomate définissait admirablement ce libéralisme : la morale du renard libre dans le poulailler libre. » (Roger Garaudy, Le communisme et la morale)

« Les abus du capitalisme sauvage, les crises économiques, les affrontements sociaux ont suffi pour démontrer que le libéralisme à l’état spontané (« le renard libre dans le poulailler libre ») est générateur d’exploitation, d’injustice, de désordre et d’anarchie. »(Louis O’Neill, Initiation à l’éthique sociale, 1925)

Une confusion entre libéralisme et loi de la jungle

Le libéralisme, en tant que système politique, ne s’abstient pas de règles à faire respecter. Ces règles sont le respect de l’individu et de sa propriété. Un système fonctionnant selon la loi du plus fort, comme celui du renard dévorant les poules, n’est absolument pas libéral. Pour assurer le respect des droits de chacun, le système libéral fonctionne avec un droit et des tribunaux chargés d’appliquer ce droit.

Les antilibéraux confondent volontairement libéralisme et loi de la jungle dans laquelle par exemple, des multinationales, toujours en lien avec des représentants d’un État, spolient des individus de multiples façons (réglementations, protectionnismemonopoles, etc.). Et cela, ce n’est pas le libéralisme mais un système clientéliste et étatiste, fondé justement sur le dévoiement de l’autorité de l’État.

Le renard, pas plus que le politicien corrompu ne sont donc libéraux. La protection de l’individu et de sa propriété fait partie des fonctions régaliennes dévolues à l’État par les minarchistes et les libéraux classiques. Ainsi, le philosophe franco-suisse Benjamin Constant d’écrire à propos de ce rôle de l’État qu’il doit non seulement l’assurer mais aussi l’assurer efficacement : « Il ne faut pas d’État hors de sa sphère, mais dans cette sphère, il ne saurait en exister trop. »

Si l’on reste sur le plan métaphorique, au-delà du fantasme bien ancré dans les cerveaux sur le supposé pouvoir des riches, la comparaison faite par les antilibéraux est tout aussi absurde. Dans un poulailler, qui est le véritable ennemi si ce n’est l’éleveur qui engraisse ses poules pour mieux leur prendre le fruit de leur ponte ou les manger ensuite ? Cet éleveur, c’est l’État, et non autrui.

« La liberté [le laissez-faire] s’oppose explicitement et exclusivement à la seule méthode connue du renard dans le poulailler : la coercition, la contrainte physique. Dans le poulailler, le renard serait bien inoffensif, si ses moyens d’action se limitaient à la persuasion, à la publicité ou à « l’esclavage du salariat ». Qui est davantage renard dans le poulailler ? La poule qui devient chef d’entreprise, ou l’État dont la seule méthode propre d’action est justement celle des bêtes sauvages, la force ? Avec la plus méchante des multinationales, vous pouvez choisir de n’avoir aucune relation : vous vous passerez de ses produits et elle n’obtiendra pas un sou de vous. Puis essayez de faire la même chose avec l’État : refusez ses services et cessez de payer l’impôt. Vous verrez qui a le pouvoir dans le poulailler. » (Pierre LemieuxDu Libéralisme à l’anarcho-capitalisme)

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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 08:14
Dans l’état actuel des connaissances et des recherches en cours, le fonctionnement des IA peut-il provoquer des désordres ? des désastres ?  un Armageddon ?

ELON MUSK, VISIONNAIRE OU CASSANDRE DE L’IA ?

Elson Musk, entrepreneur visionnaire, fondateur de Tesla et de Space X, inventeur génial, développeur éclairé de l’innovation, futurologue, futur premier voyagiste du système solaire, communique de plus en plus souvent sur lintelligence artificielle qu’il considère aujourd’hui comme « le plus grand risque auquel notre civilisation sera confrontée ».

Ses interventions ne souffrent d’aucune ambiguïté, ne s’embarrassent d’aucune précaution pour affirmer que le genre humain est en danger, que le péril est parmi nous et que l’IA pourrait nous conduire prochainement à un Irrémédiable Armageddon.

Elon Musk n’est d’ailleurs pas la seule personnalité de dimension planétaire à donner l’alerte. Il partage ce rôle de lanceur d’alerte ou de Cassandre avec Stephen Hawking et Bill Gates qui tiennent en substance le même discours.

Les mises en garde ont réellement commencé en 2015 avec la publication d’une lettre ouverte devenue célèbre par le FHI d’Oxford alertant sur les risques de l’IA

.

Particulièrement pessimiste, Elon Musk affirme qu’il sera vite trop tard pour l’avenir de l’humanité si des mesures conservatoires et contraignantes ne sont pas prises dès aujourd’hui pour encadrer le développement de l’IA.

MUSK ACTEUR MONDIAL DE L’IA

On pourrait y voir un premier paradoxe ou une légère schizophrénie sachant qu’ Elon Musk est un acteur mondial de l’IA, qu’il contribue à ses progrès dans les différentes activités de R&D qu’il finance et dans les différents projets qu’il soutient.

Pourquoi ne met-il pas alors immédiatement un terme à toutes ses participations ayant de près ou de loin un rapport avec l’IA ?  Peut-on endosser le rôle de lanceur d’alerte en même temps que celui de générateur du péril que l’on dénonce ?

Une pirouette rhétorique pourrait faire dire à Elon Musk que c’est justement parce qu’il participe au projet global de l’IA qu’il bénéficie d’une vision privilégiée des dangers et des périls collatéraux qui nous menacent. C’est effectivement sur cette posture intellectuelle et ce prisme de lecture qu’il faut écouter et lire Elon Musk.

Écouter Elon Musk, c’est, en préalable, filtrer l’écume de son discours qui participe au solutionnisme ambiant en Silicon Valley. Lorsqu’Elon annonce l’homme sur Mars en 2024, il se laisse sept petites années pour résoudre l’ensemble des problèmes inhérents à cette future mission alors que la NASA vient de jeter l’éponge faute de crédits.

L’IA NUIRA-T-ELLE À L’ESPÈCE HUMAINE ?

Le tropisme solutionniste sous-estime la complexité de l’environnement et des processus, gomme les obstacles, nie les forces de l’aléatoire et de l’imprévisible et fait preuve d’une certaine arrogance face aux temporalités humaines.

Pour autant, une fois cette écume solutionniste évacuée, il reste des interrogations légitimes sur les capacités futures de l’IA dont celle de nuire à l’espèce humaine. Lors de ses mises en garde et alertes, Elon Musk se projette clairement dans un contexte d’intelligence artificielle forte disposant d’une forme de conscience de ses propres actions.

Sous l’hypothèse d’IA forte, la question de la dérive malveillante d’une IA prend alors tout son sens. Une IA forte pourrait par exemple privilégier ses propres choix au détriment des intérêts humains et s’engager délibérément vers un rapport de force et un conflit. Elle pourrait aussi s’ auto-attribuer la mission supérieure d’œuvrer pour le bien de l’humanité au prix d’un abandon du libre arbitre de ceux qu’elle cherche à aider.

Croyant faire le bien de l’espèce humaine, elle contribuerait au contraire à son aliénation et à sa vassalisation. Dans le contexte d’une IA forte, toutes les situations de concurrences puis de duels avec l’espèce humaine sont rationnellement envisageables.

Ce sont d’ailleurs ces scénarios qui nourrissent depuis trois décennies tous les films de science fiction évoquant l’IA… Finalement, lorsqu’Elon Musk évoque des dérives prévisibles de l’IA forte, il ne fait que proposer de nouveaux scénarios de science fiction qu’il est objectivement impossible de confirmer ou d’infirmer en l’état actuel des connaissances scientifiques.

LES RISQUES DE DÉTOURNEMENT MALVEILLANT D’UNE IA FAIBLE EN 2017

La situation qu’il convient d’examiner et sur laquelle une réflexion rationnelle doit être menée sans tarder est celle de la possibilité  d’effets collatéraux indésirables, nuisibles ou destructeurs provoqués par une IA faible n’ayant, rappelons-le,  aucune conscience d’elle-même, de son propre fonctionnement et de ses sorties produites.

Dans ce contexte, on ne fait intervenir dans la réflexion que l’existant technologique actuel, l’état de l’art, et la R&D en cours  sur l’IA à l’horizon 2022, en tenant compte d’une durée de programme de recherche sur cinq ans.

Ce cadrage préalable permet d’évacuer les hypothèses indécidables relevant de la science fiction et celles issues d’un solutionnisme niant la complexité des défis technologiques.

LA QUESTION POSÉE PAR MUSK

La question qu’ Elon Musk pourrait rationnellement poser devient : « Dans l’état actuel des connaissances et des recherches en cours, le fonctionnement des IA peut-il provoquer des désordres ? des désastres ?  un Armageddon ? ».

Concernant les désordres, la réponse est clairement positive au regard des expérimentations de cybersécurité réalisées depuis 2014.

Concernant les désastres et  un éventuel Armageddon, il semble impossible d’apporter  une réponse qui ne relève pas immédiatement de la fiction. Cela dit, il est possible de lister au moins un  scénario dont les mécanismes et automatismes mis en résonance deviendraient si instables qu’ils pourraient échapper au contrôle humain. L’issue  pourrait alors être très incertaine ou chaotique.

DES FACTEURS D’INSTABILITÉ

Le premier facteur d’instabilité relève de la cybersécurité de l’intelligence artificielle et rassemble l’ensemble des détournements réalisables par hacking, prise de contrôle illicite ou influence volontairement malveillante des processus d’apprentissage d’un système autonome.

Tay,  lIA de Microsoften a fait les frais il y a quelques mois avec un apprentissage forcé aux propos  racistes et fascistes, le tout en moins de 24 heures d’utilisation. Pour autant, les effets indésirables du détournement de Tay ont été très limités et se réduisent finalement à un préjudice d’image pour l’équipe responsable de ce ChatBot particulièrement vulnérable.

Le détournement d’un système armé autonome s’appuyant sur une phase d’apprentissage serait beaucoup plus problématique. L’armement autonome s’apprête à déferler sur le champ de bataille.

DES ROBOTS ARMÉS AUTONOMES

Le 10 juillet 2017,  le groupe russe Kalashnikov a présenté officiellement sa gamme de robots armés autonomes embarquant une architecture de réseaux de neurones dédiée à la reconnaissance.

La nouvelle doctrine militaire russe a pour objectif d’exclure l’homme de la zone d’immédiate conflictualité et de robotiser plus de 30 % de ses systèmes d’armes. Il en est de même du côté américain et chinois avec le développement de navires de lutte anti-sous-marine  autonomes (programme Darpa Sea Hunter).

Le piratage et la prise de contrôle des ces systèmes autonomes par un adversaire pourrait provoquer d’importants dommages et de fortes instabilités sur le terrain..

De la même façon, les systèmes d’aide à la décision militaires (anciennement appelés systèmes experts) sont eux aussi sensibles aux cyberattaques et peuvent potentiellement devenir la cible de détournement par orientation de leur phase d’apprentissage.

LE PROBLÈME CENTRAL DES FAUSSES DONNÉES

A ce titre, le rôle des fausses données injectées volontairement dans l’espace de collecte de ces systèmes (pour les tromper) devient central.

L’IA peut aujourd’hui produire des imitations de si bonne qualité qu’il devient presque impossible de détecter le faux du vrai. Cela a été le cas en 2016 avec la production d’un tableau par une IA qui a été éduquée à partir de l’ensemble des œuvres du Maître et qui commandait une imprimante 3D pour l’exécution du tableau.

Plus récemment, une IA a produit un discours fictif de Barack Obama à partir d’une phase d’apprentissage des vrais discours de l’ancien Président. Le résultat est absolument saisissant !

On imagine les effets sur la population mondiale, sur les marchés et sur l’équilibre géopolitique  d’un faux communiqué vidéo d’un Président américain annonçant une attaque chimique, biologique ou nucléaire fictive… L’instabilité provoquée par la diffusion d’un vidéo « Fake News » crédible de déclaration de guerre pourrait vite devenir incontrôlable…

Les fausses données numériques interprétées ou produites par des IA constituent le premier vecteur d’instabilité induit par l’IA. Elles doivent faire l’objet de recherches et de développement de systèmes automatisés capables de détecter en temps réel et en haute fréquence la véracité d’une donnée puis de donner l’alerte en cas de doute légitime.

LES MÉCANISMES IMPRÉVUS DE L’IA

Enfin, pour faire écho aux propos d’Elon Musk, on doit examiner un scénario inédit qui ne fait pas intervenir de piratage ou de détournement d’IA mais qui s’appuie sur une mise en résonance imprévue de plusieurs mécanismes associés à des IA  distinctes, fonctionnant légitimement et correctement. Pour préciser ce scénario, on utilise deux mécanismes liés à la cybersécurité et au fonctionnement de l’OTAN.

Le premier mécanisme précise que toute cyberattaque massive sur un pays membre de l’OTAN peut entraîner une réponse militaire classique des autres pays membres et des États-Unis après attribution de l’attaque.

Des automatismes d’alerte ont été créés en ce sens. Les États-Unis ont annoncé qu’en cas de cyberattaque massive sur leurs infrastructures critiques, ils se réservaient le droit de riposter par des bombardements. Le cyberespace est considéré aujourd’hui par l’OTAN comme un espace des opérations au même titre que l’espace maritime, terrestre et spatial.

LE PROGRAMME DE DARPA

Le second mécanisme concerne un programme lancé par la Darpa (l’agence américaine de développement des technologies de défense). Ce programme de cybersécurité développe des outils autonomes d’inspection et de détection automatisée de vulnérabilités dans les codes informatiques.

Le travail de recherche de bugs et de failles de sécurité est confié à une IA qui passe en revue les programmes et détecte (une partie seulement) des vulnérabilités.

On peut alors imaginer le scénario suivant :  Un système expert militaire OTAN (une IA) qui souhaite s’entraîner et améliorer ses performances actionne l’IA de détection automatisée de vulnérabilités de programmes sensibles d’un pays membre jugé fragile.

En guise d’exercice, le système expert lance des attaques sur l’ensemble des vulnérabilités recensées du pays membre, en camouflant l’origine de l’attaque et en laissant des traces d’un pays tiers non membre de l’OTAN.

Cette cyberattaque massive rentre alors dans le cadre du processus de réponse automatisée et d’agression contre un membre de l’organisation qui engage alors une réponse militaire sur le pays tiers.

Ce scénario, fortement résumé et simplifié, a fait l’objet d’une étude publiée en 2017 dans une revue de Défense (RGN). Il met l’accent sur le risque réel de mise en résonance d’automatismes indépendants et légitimes associés à des IA qui placées dans une certaine séquence provoquent une instabilité ou une situation de crise. C’est sans doute dans cette perspective de désordres qu’il faut entendre les propos alarmants d’Elon Musk .

POUR CONCLURE…

Il est aujourd’hui strictement impossible de prévoir les futures capacités de l’IA à l’horizon 2035-2040 ou d’affirmer qu’une IA forte sera disponible dans une ou deux décennies.

Pour autant, la prolifération des fausses données numériques créées par les IA, leur qualité et leur impact sur notre écosystème hyper connecté vont produire de fortes turbulences à court terme.

Ajoutons à cela le risque de détournement volontaire ou de mise en résonance de systèmes autonomes pour avoir la certitude que la nécessaire montée en puissance de l’intelligence artificielle ne s’effectuera pas sans quelques dommages collatéraux.

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30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 06:25
Alors que le deuxième tour des admissions post-bac a commencé lundi, la sélection par tirage au sort dans les filières les plus demandées crée un sentiment d’injustice.

 

Les médias ont mis en avant le cas de l’Ile-de-France, où sont restés sur le carreau 857 candidats pour lesquels la médecine était le premier choix, car ils n’ont pas été tirés au sort.

Comme le cas est emblématique, le cabinet du ministre a promis de trouver une solution, ce que contestent les universités qui n’ont ni les amphis, ni les enseignants pour les accueillir. On a moins évoqué la province. Le cas d’Aix-Marseille est représentatif.

L’université a rassuré en disant que tous les bacheliers de l’académie seraient admis à s’inscrire, mais a ajouté que pour les autres, un tirage au sort serait envisagé, d’autant plus qu’il y a beaucoup de redoublants en médecine : beaucoup de candidats doivent s’y reprendre à deux fois pour réussir dans cette filière.

Le tirage au sort devrait concerner par exemple 500 candidats varois, relevant de l’académie de Nice et souhaitant faire leurs études à Marseille. Prenons un bachelier S de Toulon : il peut souhaiter aller à Marseille plutôt qu’à Nice, soit parce qu’il juge la Faculté plus cotée, soit en raison de la distance (65 km Toulon/Marseille, 150 Toulon/Nice).

Comme il n’est pas de la « bonne » académie, il risque d’être soumis-et recalé- au tirage au sort, alors qu’un Avignonnais titulaire d’un bac pro est automatiquement admis à s’inscrire, sachant que ses chances de réussir sont nulles (99% des reçus en fin de 1ere année ont un bac scientifique).

L’Université réclame, au minimum, de remplacer le tirage au sort par des prérequis en adéquation avec la discipline choisie. Pendant ce temps, pour certains IUT qui, eux, ont le droit de sélectionner, on peut avoir 3000 candidats pour 100 places : ainsi une filière courte est sélective sur critères académiques, mais, pour une filière longue, c’est le tirage au sort qui décide. Ubu est au pouvoir !

LE SYMPTÔME D’UNE UNIVERSITÉ FONCTIONNARISÉE ET ÉTATISÉE

Que va faire le gouvernement ? Pour cette année, il gagne du temps, et espère qu’entre les échecs au bac et les changements d’avis, il ne restera que peu de filières concernées. Pour la suite, la ministre de l’Enseignement supérieur a dit qu’elle avait pour objectif d’éliminer le tirage au sort. Mais d’une part elle voit une solution dans l’augmentation des moyens (comme si tout le monde avait vocation à faire n’importe quelles études), d’autre part elle veut « travailler sur l’orientation » par exemple en affichant les taux de réussite par bac !

LE GOUVERNEMENT DOIT TRANCHER

Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait envisagé de recourir aux prérequis. On le voit, cela reste flou pour l’instant, par peur de provoquer des  manifestations de syndicats dominés par l’idéologie (comme l’UNEF) pour qui la sélection est un mot tabou, alors que c’est la règle dans toutes les grandes universités étrangères (et en France dans les grandes écoles). Il faudra bien que le gouvernement tranche, car le refus d’une sélection sur critères objectifs conduit à une sélection arbitraire.

Faut-il s’étonner que les universités françaises soient si mal classées sur le plan international ? Elles n’ont pas d’autonomie financière, elles ne peuvent fixer leurs tarifs librement, ni recruter les étudiants de leur choix, ni décider de la rémunération de leurs enseignants, le tout reposant sur la fiction de diplômes nationaux de même valeur dans toutes les universités !

 

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23 avril 2017 7 23 /04 /avril /2017 12:19
Quand la Présidentielle 2017, génèrera plus que probablement un troisième tour !!!

Décidément, ces élections ne sont comparables à nulle autre. Oh, bien sûr, la Cinquième République aura eu précédemment son lot de surprises, mais jamais scrutin n’aura semblé aussi ouvert, aussi imprévisible que celui qui s’annonce dimanche. Mais au-delà de la surprise de dimanche soir, il restera cependant quelques invariants.

Ces invariants sont esquissés, à demi-mots, quel(le) que soit l’élu(e) désigné(e), la France devra ainsi toujours se coltiner une dette abyssale, un système de retraite archaïque, un niveau de prélèvement stratosphérique, une panoplie de services publics de plus en plus déglingués et des partenaires sociaux, tant côté patronal que salarial, englués jusqu’au cou dans les paradigmes idéologiques d’un autre siècle.

Bref, le nouvel occupant de l’Élysée aura fort à faire s’il compte effectivement appliquer son programme.

Pour Macron et Fillon, la question mérite d’être posée puisque l’un comme l’autre ont montré une certaine pusillanimité, tant lorsqu’ils étaient aux commandes de leurs portefeuilles respectifs que pendant la campagne où ce qu’ils proposaient a été sujet à des variations notables d’une semaine à l’autre.

Pour Mélenchon et Le Pen, on ne doute guère qu’ils voudront effectivement appliquer le bricolage rigolo pour enfants déficients qu’ils ont l’audace d’appeler programme. Mais des éléments extérieurs pourraient bien les en empêcher vivement : l’un comme l’autre, ennemis fièrement annoncés de la finance apatride capitaliste ultralibérale turbo-mondialisée (qui sonne foutrement mieux que « les étrangers » ou « les bourgeois », vous me l’accorderez), n’en sont pas moins à préconiser une relance vigoureuse des dépenses publiques à grands renforts d’argent des autres, ceux-là même qu’ils entendent combattre. Cela promet d’ores et déjà quelques petits moments surréalistes lorsqu’il faudra composer avec les ennemis (Hollande, le joyeux fossoyeur de ces élections, en sait d’ailleurs quelque chose et pourra filer quelques tuyaux de xyloglotte à nos deux tribuns ).

Mais dans tous les cas, que le peuple français ait pioché dans les clowns extrêmes ou les ointstièdes, tout le monde semble oublier, pour le moment en tout cas, ce troisième tour social qui a fait la spécificité et tout le charme de la République française, une, indivisible, citoyenne et festive.

 

Eh oui : une fois élu, le nouveau locataire devra impérativement faire avec les contingences évidentes du pays. Or, cela promet quelques parties de plaisir, vu l’état déplorable dans lequel Hollande l’a laissé (et même si ce dernier affirme le contraire, toute honte bue et avec l’aplomb consternant que seuls les cuistres et les cyniques peuvent prodiguer).

Mélenchon président, c’est l’assurance que tous les petits pioupious de la République, maltraités par la gauche demi-molle et « turbolibérale » de Hollande, viendront pleurnicher aux portes du palais présidentiel pour réclamer la fin des hostilités. Jamais les sprinklers à pognon ne seront ouverts avec autant de vigueur et l’intermittence du spectacle n’existera plus : il sera permanent, chamarré et dans toutes les rues. Les baltringues et troubadours de l’indigence économique seront de sortie, cela va ripailler sévère les premières semaines.

Marine présidente, c’est un festival de hurlements de toutes les pleureuses médiatiques, de tout ce que l’administration, l’Éducation, la Culture ou la Justice contiennent de fiers résistants à l’hydre faââasciste qui combattront, soyez en sûrs, la trop grande fécondité du ventre de la beuhête immonheudeu. Le troisième tour social prendra toutes les formes possibles, grève incluse.

Si, avec Mélenchon et Macron, on peut raisonnablement parier sur la continuité d’un tranquille développement de la lutte permanente pour la « justice sociale », permettant à coup sûr d’importer des États-Unis la fine fleur des « penseurs » de ces théories fumeuses dans nos campus, nos entreprises et nos politiciens, l’avènement d’un Fillon ou d’une Le Pen à l’Élysée promettent que cette même herbe folle se mette immédiatement à entrer en transe, ses hurlements montant rapidement dans les ultrasons. Il n’est absolument pas exclu de constater des actions de plus en plus violentes, ces adulescents aux hormones mal contrôlées n’étant pas à un paradoxe près.

 

Mais il ne faudrait pas se réjouir trop vite d’une élection de Fillon ou Macron.

 

L’un comme l’autre seront des présidents élus avec une base extrêmement fragile.

Pour Macron, la majorité parlementaire semblera difficile à réunir.

Pour Fillon, tout le monde s’interrogera, presse et justice en premier, sur la réelle légitimité de ce président aux nombreuses casseroles (réelles ou montées de toutes pièces, peu importe ici). Mais en définitive, chaque tentative de « réforme », aussi timide soit-elle, risque de jeter sur les routes et sous les pavés français des hordes de mécontents pas du tout d’accord avec cette version de la démocratie qui leur impose, zut et flûte, un président vraiment pas comme ils l’avaient prévu.

Autrement dit, si l’été permettra peut-être de ménager un couloir sans trop d’actions merguezo-syndicales, rassurez-vous : septembre 2017 promet déjà de belles luttes (pas du tout finales) pour les acquis saucissiaux du pays qui imposent des grillades dès qu’il s’agit de toucher aux 35 heures, à la retraite, aux dépenses publiques, aux impôts des uns et des autres, ou lorsque le fumet de la gamelle redistributive est par trop appétissant.

On l’aura compris : le troisième tour social aura bien lieu. Ce pays est trop fracturé, trop tendu, trop déchiré par trop de courants antagonistes pour que le quinquennat du prochain élu se passe en douceur ou avec l’assentiment des foules. Bien avant de désigner un gagnant, cette élection fournira une armée de déçus qui, quel que soit son camp, n’entendra rien laisser passer à celui qui aura décroché la queue du Mickey au manège présidentiel.

On sait qu’on aura droit à des manifestations, des protestations fortes, des débordements, des bras de fer plus ou moins légitimes, plus ou moins propres, plus ou moins lucides. Tout aussi certainement, on sait que les forces vives de la nation, ses artisans, ses (auto)entrepreneurs, ses commerçants petits ou grands, ses indépendants, ses professionnels un peu, moyennement ou beaucoup « uberisés », ses bénéficiaires de l’économie numérique ou ses victimes, ses écoles et crèches privées, j’en passe tant et plus, on sait que ceux-là deviendront inaudibles dans le brouhaha qui promet de s’installer dans ce troisième tour social, alors même que ce sont eux qui, tous les jours, créent les richesses que les actuels candidats entendent pourtant distribuer avec plus ou moins de générosité.

 

La France de mai 2017 promet d’être agitée.

A Suivre .....RdV en septembre .......

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8 avril 2017 6 08 /04 /avril /2017 14:45
Deuis quelques jours, toutes les options semblent possibles pour la présidentielle, d’un Le Pen – Macron à un Fillon – Le Pen ou un Fillon – Mélenchon !

 

À deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les sondages se suivent et se ressemblent, actant tous un resserrement net des écarts entre les leaders historiques (Marine Le Pen & Emmanuel Macron) et les challengers (François Fillon au premier chef et, éventuellement, Jean-Luc Mélenchon). Au point de rendre tous les scénarios possibles pour le second tour.

QU’ANNONCENT LES SONDAGES SUR LA PRÉSIDENTIELLE ?

Si l’on prend la dernière livraison des sondages BVA, le duel annoncé avec insistance par les médias entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron reste d’actualité, puisqu’ils sont tous deux à 23%. Mais en baisse notable en une semaine, -1% pour Le Pen, -2% pour Macron. À l’inverse, les challengers François Fillon et Jean-Luc Mélenchon restent stables ou montent, à 19% tous les deux. Seul BVA met Mélenchon aussi haut (16% environ pour les autres instituts) mais avec les marges d’erreurs, 4 candidats peuvent rêver d’accéder au second tour.

Si l’on analyse la sûreté du choix mesurée par l’Ifop pour Fiducial, les électeurs de Marine Le Pen et de François Fillon sont les plus convaincus d’aller voter pour leur candidat, à respectivement 85% et 74%. À l’inverse, ils ne sont que 62% à être certains de leur choix pour Emmanuel Macron, le même niveau que pour Jean-Luc Mélenchon.

 

CE QUI POURRAIT BOULEVERSER L’ÉLECTION DANS LES PROCHAINES SEMAINES

Jamais sous la Ve République les sondeurs ne se sont trompés sur l’affiche du second tour à une distance aussi courte du premier tour (en prenant en compte les marges d’erreur bien sur). Autant dire que les probabilités d’un duel Macron – Le Pen au second tour restent majoritaires.

Mais… ce scrutin est aussi inédit, dans le sens où aucun des deux candidats en tête actuellement n’est issu des partis de gouvernement historiques en France, et aucun ne se réclame des deux camps classiques en France, la droite et la gauche. Tous deux représentent un saut dans l’inconnu qui pourrait effrayer beaucoup de votants.

Enfin, les sondeurs n’ont pas de point de comparaison pour redresser aussi finement que d’habitude leurs résultats. Cela n’invalide pas totalement les sondages, mais cela invite à prendre ces sondages avec un peu plus de prudence et de distance que d’habitude.

3 RISQUES EN VUE POUR EMMANUEL MACRON

La position d’Emmanuel Macron semble la plus précaire entre les deux candidats en tête actuellement. S’il a perdu 2 points en une semaine, c’est même 3 points en 15 jours selon BVA. Cela alors que le candidat bénéficie d’un alignement des planètes idéal, avec un candidat PS quasiment d’extrême gauche et un candidat LR englué dans les affaires. Il est aussi selon le même sondeur le candidat le plus souvent choisi « par défaut », par 33% de ses électeurs potentiels contre 23% pour la moyenne des candidats.

Les résultats électoraux des derniers mois, du Brexit à Donald Trump en passant par la « droitisation » de l’électorat en France ne plaident pas non plus pour lui, comme le notait très bien le journaliste Éric Dupin sur Slate : Emmanuel Macron est de facto le candidat des diplômés, des gens qui gagnent bien leur vie, des Parisiens, etc., de la France privilégiée en somme. Cet électorat qui a perdu dans la bataille Remain contre Leave pour le Brexit, cet électorat qui préférait Hillary Clinton à Donald Trump, etc. Même dans l’hypothèse d’un duel Le Pen – Macron au second tour, il y a fort à parier que la victoire facile annoncée à Macron par tous les médias depuis des mois ne sera pas si facile que ça.

Enfin, plus le scrutin se rapproche, plus la question des idées devient importante.

UNE POLARISATION DE L’ÉLECTORAT EN BONNE VOIE

Autre élément qui pourrait rebattre toutes les cartes de la présidentielle, les électeurs reviennent à leurs camps historiques : si François Fillon progresse, c’est surtout que ses électeurs « naturels » (sympathisants des Républicains) lâchent progressivement Emmanuel Macron et retournent à leur vote historique de centre droit. Il regagne du terrain chez les sympathisants LR, au détriment d’Emmanuel Macron. À 72% des intentions de vote chez les sympathisants LR, il fait une progression marquée de +5%. À cet égard, les soutiens de moins en moins voilés d’une large partie du PS à Macron semblent peser négativement sur ses intentions de vote.

Les militants fillonistes usent et abusent ainsi de l’argument, comme par exemple la page Facebook « Ridicule TV » animée par des soutiens du candidat LR et qui attaque régulièrement Macron comme héritier direct de François Hollande, avec un certain succès (1,4 million de vues pour cette vidéo) :

De même, une autre page anti Macron, « Emmanuel Micron », attaque l’ancien ministre de Hollande sur la base de ses soutiens majoritairement à gauche, jusqu’au PCF (Robert Hue) :

ET MÉLENCHON ALORS ?

Suite aux débats télévisés, la hausse de J-L Mélenchondans les sondages est indéniable. Mais peut-elle suffire pour perturber le duo (voire le trio) de tête Le Pen – Macron – Fillon ?

 

 L’exercice de prédiction est de haute voltige mais différents éléments plaident contre cette théorie. Au premier chef le fait qu’il faudrait que Mélenchon prenne au moins 3% à Benoît Hamon pour arriver aux niveaux des deux premiers. Ce qui mettrait Benoît Hamon à 5% des suffrages, un niveau difficilement concevable. Enfin, à 59% de sûreté dans le choix, l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est le plus instable des 4 premiers candidats selon BVA. Il a donc bien plus à perdre qu’à gagner dans les jours qui vont précéder le 1er tour…

 

Une seule chose est sûre, les Français nous réservent des surprises, et ne devraient pas accepter si facilement le duel vendu avec insistance par Saint-Germain-des-Prés depuis des mois ! Fin du suspense dans deux semaines…

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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 16:42
Le socialisme consiste à faire la générosité avec l’argent des autres. Les autres c’est nous, et l’argent, c’est le nôtre.

Julien Dray est un éléphanteau du PS, un éléphanteau qui aime son confort et que sa montre (en général une Rolex achetée à New York lors de week-ends de ventes privées organisées par la marque) donne la bonne heure.

Je le comprends, moi qui, à ma main, suis équipé d’une «ICE Watch » plaqué inox à tout de même 70 €, ce que j’ai trouvé déjà pas donné. M’enfin, comme elle est étanche, je me suis dit qu’elle ferait bien l’affaire pour barboter à la piscine avec les jumeaux et prendre ma douche le matin.

Bon, je ne connais pas le modèle de bagnole de Julien Dray, grand socialiste devant l’éternel, mais moi qui roule en Dacia, je peux vous certifier qu’il n’est pas utile de gagner 9 000 euros par mois pour se payer une Dacia. Ou alors une par mois, mais il est vrai de petite taille et sans clim ni direction assistée.

Pour Julien Dray, un député a donc besoin au minimum de 9 000 balles par mois…

Je précise que ce n’est pas moi qui le dis, mais Julien lui-même : « Soyons sérieux, si on veut régler le problème de la corruption, un député a besoin de 9 000 euros net par mois. »

J’aime beaucoup le « soyons «sérieux» ». Ben évidemment mes chers sans-dents, un député c’est évidemment 9 000 minimum… Bon, moi je pense qu’on aurait pu arrondir à 10 000, 10 000 au moins c’est tout rond.

Loin de moi l’idée du « pauvrisme ». Je ne demande pas à un député, ou un ministre, d’être smicard à 1149,O7€net par mois , mais non, un député n’est pas obligé de gagner 9 000 euros.

D’ailleurs, j’ai une autre idée pour lutter contre la corruption des députés. Il suffit que tous les députés soient tout simplement inspectés, audités, contrôlés et surveillés de façon tellement étroite que les tricheurs iront se chercher un autre boulot.

Le bien public, le bien commun et le bénévolat !

Chaque jour, des millions de Français travaillent souvent dur, pour moins de 9 000 euros. Largement moins même. Le salaire médian est de l’ordre de 1650€ par mois

Mais sans même parler de cela, chaque jour des millions de nos concitoyens donnent du temps à leurs semblables gratuitement, sans attendre de retour si ce n’est quelques sourires et de la gratitude.

Ils sont bénévoles.

Ils sont engagés.

Ils sont altruistes.

Ils poursuivent un objectif plus élevé appelé « le bien commun ».

Combien d’associations gérées pour rien ?

Combien de clubs sportifs fonctionnent pour « rien » ?

Cette déclaration de Julien Dray, avec dernièrement le soutien de Charles de Courson, est une insulte au peuple de France, à ses fonctionnaires, pompiers, policiers ou infirmières, à ses salariés du public comme du privé, à tous ces bénévoles y compris des maires de petites communes qui ne gagnent rien, si ce n’est « qu’il en faut bien un pour faire tourner la boutique ».

Oui c’est une insulte.

Une insulte car actuellement, un député gagne plus de 5 000 euros, et c’est essentiel qu’ils ne soient pas trop coupés des réalités de leurs administrés. Ils votent les lois. Qu’elles soient bonnes!

La politique est devenue un métier qui doit rapporter au lieu d’être une vocation pour servir.

Je crois qu’il est bon de rappeler un principe de bon sens.

Tout ne s’achète pas.

Tout ne doit pas être rémunéré.

Celui qui fait le choix de servir les autres le fait rarement uniquement par appât du gain.

Ce pays tourne non pas parce que des hommes politiques le dirigent mais parce que partout, des hommes et des femmes, qui gagnent tellement moins que 9 000 euros, sont chaque jour à leur poste.

Celui qui veut être député ne doit pas l’être parce que la soupe est bonne et la cantoche aussi !

Il doit être député pour servir.

Servir les autres.

Servir le peuple.

Se mettre au service du bien commun.

S’il veut être riche, qu’il aille faire autre chose, une chose qui ne sera pas aux frais des contribuables que nous sommes.

 

 

 

 

 

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18 février 2017 6 18 /02 /février /2017 22:15

Comme beaucoup d’entre nous, mon ami Yves Urieta (Ancien maire de Pau, Membre honoraire du C.E.S. E.) s’interroge, il m’a transmis quelques réflexions que je soumet à votre sagacité


La campagne électorale dégénère jusqu'à la nausée. Entre un candidat accusé des pires turpitudes qui s'entête, un autre qui persiste à entretenir le flou, des candidats de la gauche du Parti socialiste en concurrence pour capter l'héritage de cette famille politique et la candidate de l'extrême droite toujours au plus haut dans les sondages, qui peut dire de quel couleur sera le prochain Président de la République ?

Tout cela est loin de répondre aux attentes des Français. Ceux-ci aspirent, en effet, à l'unité Républicaine, c'est-a-dire à une formule de rassemblement des républicains des deux rives pour faire face, dans le respect de nos valeurs, aux défis qui sont devant nous.

Non pas pour faire disparaître le clivage gauche-droite comme certains candidats le prétendent : celui-ci est une réalité indépassable dans une démocratie. Mais pour rassembler les hommes de bonne volonté derrière un programme de redressement de l'économie française, d'affermissement de la cohésion sociale et franchir une étape décisive dans la transition écologique.

Beaucoup de propositions sont sur la table, dans les ministères ou les think tanks. Un bon nombre peuvent être puisées dans les avis du conseil économique, social et environnemental qui, sans à priori, aboutissent à des solutions de compromis qui dépassent les clivages partisans. Des compromis qui résultent de débats nourris entre les organisations de la société civile qui le composent, amenées à s'entendre pour adopter les textes soumis au vote. Une école de la démocratie qui constitue un laboratoire de ce qu'il conviendrait de mettre en place pour gouverner notre pays.

Ce qui est possible au Palais d'Iena l'est sans doute moins au Palais Bourbon ou préexistent une majorité et une opposition qui ne sont pas vouées à rapprocher spontanément leurs points de vue. Mais il est clair qu'un candidat qui saurait se montrer ouvert aux remontées de la société civile organisée, s'appuyer sur un dialogue construit avec les corps intermédiaires pour alimenter son programme non seulement pourrait puiser dans un corpus de solutions consensuelles répondant aux besoins de nos concitoyens mais aussi redonnerait du crédit au personnel politique dans son ensemble.

L'objectif est simple à énoncer : poursuivre la construction de l'édifice républicain en consolidant la liberté, l'égalité et la fraternité dans notre pays et en favorisant la recherche de la concorde au plan international.

Je livre cette suggestion aux différents candidats, comme un appel à la vigilance et au sursaut face aux lourdes menaces qui pèsent sur nous.
Le pire n'est jamais sur à condition d'être fidèle à nos valeurs et à ce qui fait la spécificité de notre pays.

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