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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 05:07
Le sentiment d’insécurité des populations en France, est devenu une réalité omniprésente dont le développement s’est progressivement détaché de celui de l’insécurité à proprement parler.Ainsi la perception qu’ont nos citoyens de l’insécurité, tant qualitativement que quantitativement, ne coïncide que peu ou prou avec la réalité des risques en la matière.

Cependant, cette perception agit sur la réalité quotidienne et a contribué à la faire évoluer telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Le développement de ce différentiel entre perception et réalité a, depuis plusieurs années, contraint les acteurs locaux à envisager différemment les actions à mettre en place
pour répondre, avec cohérence à ces deux aspects de l’insécurité.
Il ne s’agit plus aujourd’hui de se limiter à ne traiter que les faits et leurs origines mais également de gérer les perceptions des individus se sentant concernés.
Pour s’en convaincre, il suffit, de prendre en considération différents diagnostics qui ont fait apparaître un constat et une méthode d’action :
un effet ciseaux produit par le resserrement de deux tendances que sont l’accroissement des faits générateurs d’insécurité et la diminution du seuil de tolérance des populations ;
la nécessité d’engager un processus de partenariat opérationnel impliquant tous les acteurs et créant une nouvelle dynamique sur le territoire de la commune.
Ainsi, comme je pouvais l’écrire dans un précédent « article », en matière de sécurité, il nous faut travailler sur le triptyque :
Prévention - Dissuasion – Répression
Triptyque, indissociable, garant de cohésion sociale, d’harmonie et d’équilibre dans notre vie quotidienne ;
Un des piliers incontournable de ce triptyque s’avère être la Prévention. Pour lutter contre l’augmentation de la petite délinquance,
Toutefois, la prévention se trouve au centre de moult réflexions, attentes, voire exigences. Aujourd’hui, la prévention ne peut plus se contenter d’une pseudo « thérapie compensatoire »
colmatant tant bien que mal, au « coup par coup », les « situations critiques ». Elle se doit d’agir en amont, en ayant une approche transversale et systémique permettant ainsi d’éviter
l’aggravation des risques sociaux, environnementaux et psychologiques, et de mettre en oeuvre des interventions visant la résolution des processus d’exclusion sociale.
Et, nous assistons souvent, trop souvent, à une tendance qui consiste à minorer la notion de prévention en l’assignant à un sens simple et équivoque – « délinquance » - évitant
ainsi de prendre en considération les champs multiples de son intervention, sa dimension globale et limitant parfois son rôle.
Toutefois, force est de constater que définir la prévention n’est pas chose facile. C’est pourquoi, afin d’avoir un langage « commun » permettant de définir ce qu’est la prévention,
j’ai retenu, synthétiquement et schématiquement, trois approches admises et appropriées par l’ensemble des acteurs de la prévention :
La prévention primaire (générale) : qui tend à s’attaquer aux innombrables facteurs d’inadaptation,
La prévention secondaire (ciblée - partielle) : dont l’objectif est la lutte contre l’aggravation et l’extension des troubles,
La prévention tertiaire (curative) : dont l’objectif est la réinsertion, la lutte contre la récidive, le soin thérapeutique…
Les acteurs locaux, selon la population concernée (en difficulté, « à risque », sans symptômes apparents,…) mettent dès lors en oeuvre :
soit un accompagnement social, souple et ponctuel, favorisant l’insertion dans la vie de la cité,
soit des actions s’appuyant sur l’accompagnement, l’orientation, la guidance visant à faciliter le lien social et, par là même, le maintien dans la « vie sociale »,
soit un suivi socio-éducatif nécessitant une mobilisation massive, à court, moyen et long termes, permettant la réinsertion au sein de la « communauté urbaine ».
La prévention se doit être le résultat d’une démarche volontaire qui repose sur la prise en compte de la mixité sociale qui a toujours été une caractéristique essentielle de notre
pays(n’en déplaise à certains) , et ce , en faisant en sorte que cette mixité soit un facteur d’harmonie et non de fracture sociale.
L’objectif d’une politique de prévention adaptée, à chaque commune, consiste ; à lutter contre le sentiment d’insécurité, à renforcer le lien social, urbain et économique, à résorber
les déficits enregistrés (citoyenneté, morale, autorité, etc.) sur le terrain, à lutter contre l’exclusion sociale et urbaine, à développer des actions en faveur de la vie citoyenne et de l’accès
au droit…
Pour ce faire, la prévention doit s’appuyer sur des diagnostics, des analyses, des suivis concrets et des évaluations systématiques et ce, en cohérence avec l’ensemble de ses
orientations tant locales que nationales .
Il faut également, que l’ensemble de nos « politiques » conscientisent que la prévention s’inscrit dans un espace temps plus long que celui du temps électoral . Et qu’il ne s’agit
plus de faire des déclarations intempestives mais d’expliciter que les évolutions de notre société, de répondre aux besoins (en matière de sécurité et d'insécurité) de nos concitoyens.
Oui, nous avons besoin de réformes. Alors, faisons en sorte que ces réformes soient justes pour tous et chacun.


Jean-Loup DUJARDIN

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