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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 22:11


 

EEn une période :-

 -ooù chaque année, ce sont prés de 150 000 jeunes qui « sortent »  de nos  « écoles » sans qualification,

ü où de plus en plus de nos concitoyens se trouvent confrontés à la paupérisation, à la précarité et à l’exclusion sociale.

Force est de constater, que nous ne pouvons faire l’économie de politiques publiques pérennes se devant d’être ambitieuse, tournée vers l’avenir et donc plus que jamais agir en profondeur pour l’éducation.

 

 

Car, l’éducation, par nature multiple et diversifiée, ne s’arrête pas au sortir d’une salle de classe. Elle s’inscrit dans toutes les étapes de la vie, elle se nourrie de tous les échanges, de toutes les rencontres. Mais, il s’avère que tous les enfants ne les vivent pas aux mêmes rythmes et/ou dans les mêmes conditions.

 

De fait, multiplier les portes d’entrée sur le monde, c’est multiplier pour le jeune les chances de réussir son parcours scolaire, son parcours professionnel, d’orienter sa vie selon ses propres choix et par la même, d’être acteur de sa vie, acteur dans la vie de la cité.

 

Montesquieu écrivait « Nous recevons trois éducations :

-       celle de nos maîtres,

-       celle de nos pères,

-       celle de la société.

Ces trois éducations sont opposées et complémentaires »

 

Il posait déjà, en son temps,  la question de la reconnaissance de chaque acteur, de sa légitimité et de sa responsabilité.

 

En effet, ces trois « institutions » qui ont en charge l’éducation s’organise autour d’une fonction principale qui renvoi à une logique essentielle mais non exclusive et qui constitue leur fondement,

L’enseignement pour l’école,

La socialisation pour les structures et institutions du temps libre,

La transmission des valeurs et repères par la famille.

 

Cela n’empêche pas que les uns et les autres aient aussi une mission de socialisation, d’enseignement et d’apprentissage de la vie en donnant les outils nécessaires pour que l’adulte en devenir construise sa personnalité et prenne sa place dans la société.

 

 

Au cours de ces dernières décennies, il nous a fallu vivre les évolutions irréversibles de notre société. Et, de constater :

·      que les repères traditionnels de tous les acteurs furent fortement ébranlés,

·      que notre système éducatif, dans ce contexte, s’est révélé incapable de prendre en compte les mutations sociétales.

·      qu’à cela, personne n’a été correctement préparé et ce que certains nous décrivent comme l’échec des enseignants ou celui des parents (c’est selon) est d’abord et avant tout (à mon avis) celui de la société dans son ensemble qui n’a pas su, n’a pas vu … ou pas voulu voir  ces mutations,

·      qu’il est toujours indispensable de savoir lire-écrire-compter, et, qui plus est, de plus en plus savoir « apprendre à apprendre » afin de mieux appréhender ; « les connaissances », son « savoir devenir », « ses capacités à vivre en société ».

 

Face aux interrogations et aux doutes, on a pu voir émerger la naissance d’une forme de culpabilité collective et de sentiments d’impuissance mais concomitamment, les notions de travail en partenariat et de transversalité sont devenus clairement une nécessité avant même d’être vécu comme un mode d’action indispensable.

 

C’est tout le sens du projet éducatif global qui se met en œuvre dans certaines collectivités territoriales.

 

Ces derniers ont vocation à mettre en place des actions éducatives adaptées aux spécificités territoriales qui parfois sont cloisonnées du fait des inégalités sociales et culturelles.

 

Elaborer des projets éducatifs globaux (transversaux) tel est aujourd’hui le défi sur lequel nous devons intervenir permettant ainsi à la multidisciplinarité des acteurs, de donner du sens à la coéducation. Qui, nous rappelle constamment que les missions éducatives sont complexes et nécessitent des approches diverses.

 

 

A travers sa construction même, le projet éducatif global permet aux acteurs locaux quels qu’ils soient d’acquérir une culture et un langage commun qui rendent possible la spécificité, la technicité, la particularité de tous et chacun.

 

La loi de mars 2006 pour l’égalité des chances n’était pas une simple réponse aux révoltes sociales de l’automne 2005. Cette loi posait clairement la notion d’équité face à toute perspective d’autonomie, de liberté, et d’action pour l’ensemble de la population.

 

L’égalité des chances ne peut et ne doit, donc,  pas se contenter de simple déclarations d’intentions, elle se doit au delà du verbe, de conscientiser et d’appréhender les véritables processus d’exclusion tout en  mettant  en œuvre des réponses véritablement adaptées aux besoins émergeants.

 

Et si l’égalité des chances est un concept juste, il est parfois « aveugle aux inégalités sociales ». C’est pour cela que les projets éducatifs globaux  doivent s’appuyer sur des contrats de confiance co-élaboré et construit entre tous les acteurs et tous les partenaires menant des actions socio-éducatives.

 

Contrats, qui rendent concrets les engagements, les situent dans la durée et permettent leur évaluation. Contrats qui  doivent s’appuyer sur quelques valeurs, quelques principes d’action et de structuration et quelques priorités :

 

Øles valeurs sont celles de la République, Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité, Respect des droits de l’homme et de l’enfant, Respect de l’individu et de l’intérêt général. En quelque sorte, faire que « celui » qui les reçoit devienne  un « homme-citoyen libre »,

Øles principes d’actions et d’organisation sont ceux d’un service public au service du public étant capable de fédérer et de mobiliser les ressources éducatives locales dès lors l’égalité des chances sera au cœur des projets éducatifs car nous organiserons un dispositif public ; de soutien aux apprentissages, de détection et de traitement précoce des processus d’exclusion sociale et de création d’un lien social durable.

 

Mais, il n’y a pas et ne peut avoir de projet éducatif global type. Néanmoins, nous constatons qu’il convient de conjuguer trois objectifs complémentaires à savoir :

§  répondre de façon collective aux besoins de solidarité,

§  réduire les inégalités en traitant de façon adaptée les demandes précises d’élèves en difficulté qu’ils soient ou non socialement défavorisés,

§  résoudre les difficultés éducatives dans le même tempo que les questions urbaines.

 

Concevoir et faire vivre un programme 

 

Dès lors le projet éducatif local devient un levier du changement incontournable, car, il met en exergue l’implication concrète et pratique de chaque acteur (Co-éducateurs, partenaires et complémentaires. Une place pour chacun et chacun à sa place), en décrivant et mesurant les missions et compétences de tous et chacun. Il est également source de diagnostic systémique, de suivi constant et d’évaluation.

 

Le projet éducatif est un processus continu et permanent fondé sur une approche cohérente des valeurs républicaines, de la dignité humaine et d’un vision partagée du présent et de l’avenir.

 

Il crée le mouvement de cette vision en l’orientant par la concertation dans l’action, par la démarche réflexive et anticipative, il permet de consolider et ou de transformer la situation. Il participe à la construction d’une société plus Juste dans laquelle chaque citoyen peut faire des choix, réaliser des projets, s’engager dans des actions collectives.

 

En guise de conclusion, je citerai  Aristote et Pierre Trinquiet :

 

vle premier qui explicitait que « sur les chemins de la vie, les racines de l’éducation sont amères, mais ses fruits sont doux »,

v le deuxième qui écrivait dans son livre le métier d’instituteur « l’éducation doit se donner comme objectif primordial la formation d’un individu capable, non de subir mais d’agir socialement ».

 

                                                                               Jean-Loup DUJARDIN

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