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  • : Le blog de Jean-Loup
  • : Engagé, depuis plusieurs décennies dans une démarche visant à lutter contre tous les processus d'exclusion, de discrimination et de ségrégation socio-urbaine, je suis persuadé que si nous voulons « construire » une société reposant sur un véritable Vivre Ensemble. Il nous faut savoir, donner du sens au sens, prendre le temps de la concertation et faire des propositions en adéquation avec les besoins de nos concitoyens.
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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 17:25

Au fond de lui, François Lamy ne se fait aucune illusion : gouverner, c'est choisir, gouverner, c'est décevoir...

 

Dans quelques semaines, la réforme de la politique de la ville, face à laquelle un gouvernement de gauche ne peut raisonnablement pas se défiler, sera dévoilée. Le fil conducteur en est connu depuis longtemps : renforcement des crédits là où les besoins se font plus ardemment ressentir, dans une centaine de quartiers pauvres, identiques à ceux de Sevran qui a poussé le maire, Stéphane Gatignon, à faire une grève de la faim pour arracher 5 M€ à l'Etat pour boucler son budget municipal.

 

On peut tout penser de la méthode mais elle est caractéristique de la situation des dits quartiers : là où les besoins sont les plus importants, les municipalités comptent les crayons et les gommes pour payer les fournisseurs !

 

La France, belle de sa diversité communale, de ses 36 600 communes, est donc placée face à la nécessité de la jouer collective. Mais la solidarité, beau concept dans lequel peut se draper un joli discours républicain type Bourget, se heurte très vite à un contexte très « terrien » d'égoïsmes locaux, de micro-compositions électoralistes, de gauloiseries obsidionales... Comme si les difficultés de Poutezoulle-les-Eaux étaient sans effet sur le cadre de vie de la commune limitrophe qui refuse de serrer un peu la ceinture pour l'aider.

 

Lamy le sait donc, ce napoléonisme génétique l'obligera à passer en force, quitte à se prendre des tomates, à décevoir des lobbies, des machines électoralistes. La gauche s'était plantée en 1997 avec Jospin sur la politique de la ville. C'était le temps béni où les chiffres de la croissance rendaient les croissants des petits déjeuners ministériels savoureux.

 

Après coup, les spécialistes expliquèrent que même la croissance, ce TGV qui tracte la France vers le haut, avait du mal à tirer le wagon de banlieues où ne pas faire dans le misérabilisme relève de la performance intellectuelle. Les quartiers en question sont malades pour des raisons qui échappent à la raison économique.

 

Ils doivent être traités en prenant la main sur un tableau de bord quasi-militaire où, de l'éducation à la santé, de la sécurité à l'insertion professionnelle, de la formation professionnelle aux activités ludiques, tout avance en même temps, dans une harmonie chorégraphique fortement teintée d'un républicanisme utopique, s'éloignant des rigidités administratives, des langueurs décisionnelles, des frilosités préfectorales.

 

Lamy ne vient pas de n'importe où. D'une gauche nourrie de valeurs, qui cherche à se frayer un chemin entre les agences de notation et les objurgations angoissantes de Merkel. La politique de la ville doit être pour lui un formidable lieu d'expérimentation de ce qui fonde son engagement politique.

 

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